Certains appréhendent avec angoisse sa survenue, d’autres sont soulagés de pouvoir enfin se débarrasser des scories et autres gangrènes qui leur collent à la peau, alors que les plus téméraires, comptant les jours qui les séparent du grand saut, vont user jusqu’à la corde l’opportunité de ce dernier weekend pour s’éclater, se rouler dans la poussière avant d’entamer un mois de purification. Le Ramadan, mois d’abstinence, tape à nos portes. Du coup, les rythmes vont s’inverser pour d’aucuns, qui se transforment en chauves-souris, deviennent débordants d’énergie la nuit et passent la journée à pioncer, n’émergeant des vapes qu’au moment de la rupture du jeûne. Ce sont les chômeurs. Les actifs, eux, carburent au ralenti, sur les chantiers et dans les bureaux. Alors que le commerce des denrées alimentaires bénéficie du dopage de la consommation, les petits vendeurs de chapelets, cure-dents, foulards, tapis etc. écoulent leurs pacotilles comme de petits pains. Les pantalons serrés, les jupes courtes et autres tenues indécentes désertent la rue publique. Mais, toute cette installation artistique ne tient malheureusement pas tout le mois.
Waa Ji
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