Faut-il en vouloir aux experts qui ont audité le fichier électoral et conclu à sa fiabilité ? Ces derniers n’ont fait d’exécuter une commande. Or, le problème électoral au Sénégal, plus qu’une affaire de fichier, est une question de confiance partagée de tous les acteurs sur le processus. Et c’est là que le bât blesse, du moins depuis les législatives de juillet 2017 et l’introduction de la carte nationale d’identité et d’électeur dite de la Cedeao. S’il y a eu, à l’occasion, un nombre record d’inscrits sur le fichier électoral, moult citoyens ont aussi été privés de leur droit de vote pour n’avoir pas pu retirer leurs cartes. Les cris à la fraude ont donc fusé sans désemparer. Et malheureusement, aucune recherche réelle de consensus n’est mise en œuvre, entre tous les acteurs, pour rétablir la confiance. Aujourd’hui, le comité de concertation drivé par l’ambassadeur Seydou Nourou Ba est à vau-l’eau, boycotté par l’opposition significative, qui a aussi déchiré l’audit du fichier par les experts étrangers. Et comme le sablier est déjà retourné, le temps presse, une solution s’impose avant que le serpent ne se morde la queue. Février 2019, c’est demain.
Waa Ji
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