Me Abdoulaye Wade aurait-il eu finalement tort d’avoir impliqué les militaires, policiers et autres tenues kaki dans la vie politique du pays ? Ça en a tout l’air, au vu des récentes prises de position relayées par les médias d’un capitaine de l’armée et d’un ancien commissaire de police. Mais aussi du contentieux né des nombreux ordres de mission utilisés lors des dernières législatives. Pourtant, le Sénégal a pendant longtemps voté sans ses militaires et policiers, qui sont restés des arbitres neutres du jeu politique. Non qu’ils n’avaient pas d’opinion, mais ils se gardaient bien de l’exprimer, particulièrement en public. Or, ce qui arrive aujourd’hui est symptomatique d’une dégradation prononcée de la vie politique, poussant un membre de la Grande Muette à crier son mal-vivre de la situation ou d’un haut gradé de la Police à se montrer virulent à l’endroit du pouvoir en place et des hommes politiques en général. Pour dire que le ver est dans le fruit et que le changement attendu depuis la première alternance, en 2000, reste à réaliser. L’expectative n’a donc que trop duré, les messies étant disqualifiés et les coalitions jusque-là inopérants. Par qui alors ?
Waa Ji
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