La Marseillaise avait bien la nostalgie de cette terre sénégalaise, sur laquelle elle a retenti bien des fois et où de jeunes écoliers l’ont longtemps fredonné. Mais ce ne seront pas seulement des réminiscences, un déjà entendu pour les plus vieux, avec la visite du locataire de l’Elysée, dont la marche sur Dakar a été bien balisée par un pouvoir local compradore. Plus qu’une parenthèse, l’indépendance a vite muté en interdépendance, mais une interdépendance semblable à celle du cheval et du cavalier. Le déséquilibre né de la colonisation, qui faisait que les termes de l’échange favorisaient toujours la métropole, s’est plutôt renforcé tout au long de la soixantaine d’années d’indépendance. L’écart est aujourd’hui gargantuesque, sous le magistère de Macky Sall, puisque 500 milliards sont remis par la Sénégal, en échange de seulement 50 milliards (en euros). Partie visible de l’iceberg, parce que ne tenant pas compte des plus-values rapatriées par les entreprises françaises, dominantes dans tous les secteurs rentables. Il est illusoire d’espérer un rééquilibrage, même que l’appétit de l’ogre bleu-blanc-rouge est émoustillé par le pétrole et le gaz. Vivement donc l’indépendance, la vraie.
Waa Ji
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