Aller de Dakar à Lagos par la route, en passant par Bamako, Abidjan, Accra, Lomé et Cotonou, sans entrave aucune. Une chimère, sans aucun doute. Pourtant, la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace Cedeao est en vigueur depuis 1979 et la Communauté s’était donné 15 ans pour la rendre effective. Quarante ans plus tard, ni les personnes, ni les biens ne circulent librement dans l’espace commun. En plus de la frilosité des autorités de chaque Etat à lâcher une parcelle de souveraineté, les préposés au contrôle aux frontières et sur les couloirs rajoutent aux difficultés par un racket permanent. Les freins à l’intégration, en plus d’être institutionnels, sont également dans les têtes. Les séminaires et autres forums n’y feront rien. Et malgré que le gros des marchandises maliennes transite par le Sénégal, il y a un double goulot à Kidira comme à Diboli pour les camions les transportant. Aussi, le discours du président Sall, hier, au forum de Dakar, a sonné creux, vu le récent décès d’un Bissau-Guinéen à la frontière, pour des problèmes de paiement indu de passavant. En vérité, les peuples sont intégrés, ce sont les Etats qui calent.
Waa Ji
Waa Ji