Pour désengorger les structures hospitalières, alors que les contaminations au Covid-19 battaient leur plein, le Sénégal avait adopté la prise en charge à domicile lors de la première vague. Et depuis, tous les malades du coronavirus qui n’ont pas de complications et qui ont un environnement favorable au traitement sont pris en charge chez eux par les équipes du district sanitaire de leur localité. Ainsi, près de 90% des malades sous traitement sont actuellement pris en charge à domicile.
La prise en charge à domicile des cas confirmés de Covid-19 est selon le Dr Babacar Guèye, une stratégie recommandée par l'Organisation mondiale de la santé (l'Oms) et qui est adoptée par plusieurs pays. Le Sénégal l'a mise à exécution depuis la première vague. Cette stratégie vise à faciliter le désengorgement des structures hospitalières afin d'avoir plus de lits pour les cas sévères. D’après le directeur de la Maladie, «depuis la mise en œuvre de cette stratégie, nous avons pu suivre et guérir à domicile 11.000 cas confirmés de Covid-19». Avant d’indiquer : «il y a 3288 patients en cours de traitement et 2950 parmi ces derniers sont suivis à domicile».
Pour le Dr Guèye, il est plus que jamais important de renforcer cette stratégie de prise en charge à domicile dans le cadre de cette deuxième vague. La démarche est donc la suivante : dès qu'un patient est testé positif au Covid-19, notification est faite au district sanitaire de sa zone de responsabilité et l'équipe dudit district procède à une évaluation initiale qui permet sur le plan clinique d'apprécier l'état du patient, en vérifiant si ce dernier présente des facteurs de vulnérabilité, notamment l'âge et les comorbidités. «Il faut voir si l'âge est supérieur à 60 ans, si le patient n'a pas de maladie cardiovasculaire, le diabète, l'insuffisance rénale, le cancer, l'insuffisance respiratoire chronique…».
«Il y a majoritairement de décès de sujets âgés, mais on a aussi noté des décès de jeunes de 30 à 40 ans»
Poursuivant, il affirme qu'une fois cette vérification faite, on a procédé à une autre évaluation qui concerne l'environnement. «Cette partie qui est très importante devrait nous permettre de voir s'il est possible de faire respecter les mesures barrières dans le domicile du patient par ce dernier d'abord et par son entourage. Si ces deux éléments d'évaluation sont concluants, on inclut ce patient dans le Programme de la prise en charge à domicile des cas», affirme-t-il.
Selon Babacar Guèye, cette prise en charge à domicile se fait avec un suivi rapproché par le district sanitaire qui utilise essentiellement deux outils : des équipes mobiles de prise en charge à domicile et la téléconsultation qui dure en moyenne 10 jours durant lesquels on guette le moindre signe d’alerte de complications. Et si un signe précurseur se présente, on informe les équipes du district pour qu’ils procèdent au transfert du patient dans les centres de traitement ou alors on appelle les deux numéros verts : 1515 ou au 800 00 50 550. Le directeur de la Maladie regrette aussi l’attitude de certains malades qui présentent des comorbidités ou ont un âge très avancé, mais refusent de sa faire interner. «Le coronavirus est là et il tue. C’est vrai qu’il y a majoritairement de décès de sujets âgés, mais on a aussi noté des décès de jeunes de 30 à 40 ans», conclut Dr Guèye.
Ndèye Khady DIOUF
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