Le procès sur le meurtre sauvage du jeune Américain Mouhamed Cissé dans sa résidence familiale à Médina Baye, près de Kaolack, risque de se dérouler sans le supposé tueur Amadel K. qui a été pourtant coincé, mardi 12 janvier dernier, vers 10h, par des gendarmes regroupés au sein d’un vaste pool d’enquêteurs dénommé Légion centre ouest (Lco). Ce dernier a trouvé la mort, hier, en prison, en voulant se faire la belle.
Amadel K. risque d’être jugé à titre posthume dans l’affaire du lâche assassinat du jeune Américain Mouhamed Cissé et tant d’autres braquages à main armée avec mort d’hommes dans différentes localités reculées du pays.
Le sanguinaire berger nomade a perdu la vie en tentant de s’évader de la prison
Amadel K. a perdu la vie, hier, dans sa tentative désespérée d’évasion par escalade du mur du bâtiment de la prison, où il a été récemment conduit sous bonne escorte puis placé sous mandat de dépôt pour le meurtre du jeune Américain Mouhamed Cissé. L’information a circulé dans les hautes sphères de l’Etat.
Il refuse de redescendre, se jette dans le vide et se fracasse la tête en tombant ; son corps transporté à Dakar pour autopsie, le suicide agité
Quand le supposé tueur en série doublé de génie du braquage a réussi à tromper la vigilance des gardes pénitentiaires, il a escaladé le mur de la prison en question pour tenter de se faire la belle. Il se fait cependant vite repérer par les geôliers de la maison d’arrêt et de correction (Mac) de Louga, qui sonnent l’alerte et s’organisent en vitesse pour rattraper le sanguinaire prisonnier. Ils se positionnent d’abord aux quatre coins de la Mac, se mettent sur la défensive et somment le gangster de renoncer à sa tentative d’évasion et de descendre du mur. Mais, sachant que les carottes sont cuites, le berger nomade refuse d’obtempérer et décide de jouer son va-tout en optant pour le saut. Il reste perché un moment sur le mur et se jette soudain dans le vide. Il tombe brusquement sur la tête, se fracasse le crâne et meurt sur le coup par forte hémorragie interne et externe. Son corps a été acheminé, hier, dans un centre hospitalier à Dakar pour les besoins d’une autopsie. S’agit-il maintenant d’un suicide ?
Amadel vivait en berger nomade en brousse dans son «windé», où il planifiait ses raids et jouait au «sergent recruteur»
Le mis en cause a été surpris, tôt le matin du mardi 12 janvier dernier, vers 10h, dans la brousse de Katakel, qui se trouve dans la commune de Katior, située dans le département de Kaffrine. (voir édition du lundi 18 janvier dernier). Le spécialiste en braquage se rendait à un point d’eau avec un récipient pour abreuver son troupeau constitué de bœufs, de chèvres et de chevaux volés. Les hommes en bleu avaient «pilonné» sa tente communément appelée «windé» et mis la main sur tout un arsenal de guerre. Il s’agit de son éternel gilet mystique bardé de gris-gris ainsi que de son fusil de marque russe «Baïkal». Sans oublier neuf cartouches de 12 mm et un amas de talismans.
Après l’assassinat de l’Américain Mouhamed Cissé, Amadel Ka était considéré comme le cerveau du cambriolage du domicile des parents du défunt par les hommes en bleu, qui avaient pu relever des indices et autres empreintes du malfaiteur en fuite. Ce dernier ne vivait pas en communauté ou dans les maisons, mais plutôt en solitaire ou comme un moine dans un monastère, accompagné juste de sa petite famille (son épouse et ses enfants) dans la brousse. Il adoptait la vie de berger nomade et se déplaçait très souvent dans les confins de la brousse, où il montait ses gangs et les renouvelait à chaque fois que ses «lieutenants» se faisaient arrêter dans un braquage. Il planifiait aussi dans la brousse ses différents raids, jouait au «sergent-recruteur» des éléments des membres de ses gangs.
Nos nombreuses tentatives de joindre le Colonel Jean Bertrand Bocandé, Directeur de l’administration pénitentiaire, pour en savoir plus n’ont rien donné. Très réactif d’habitude dès qu’on l’appelle, son téléphone sonnait dans le vide et il n’a donné aucune suite au message que nous lui avons envoyé.
Vieux Père NDIAYE
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