Candidat à l’élection présidentielle de février 2019, l’actuel maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé enchaine les sorties. Au pays de Marianne depuis quelque temps, le patron de l’Union des centristes du Sénégal (Ucs), après Tv5 Monde, a accordé une interview au média français «l’Opinion». Lors de l’entretien, qui a duré une dizaine de minutes, il est revenu sur son engagement et ses priorités. Baldé, qui a constaté que la démocratie sénégalaise est aujourd’hui bafouée, a déploré l’état de la justice et évoqué la question des découvertes de pétrole.
À quelques encablures de la Présidentielle de 2019, les candidats sérieux poursuivent leurs activités. Dans ce jeu, certains ont choisi de commencer par l’intérieur du pays, alors que d’autres le font à l’étranger. Parmi ceux qui s’activent en dehors du pays, Abdoulaye Baldé. Invité, hier, à l’émission «Horizons croisés» animée par le journaliste Pascal Airault sur Opinion, l’ancien ministre d’État a tenu d’emblée à avertir que sa candidature ne peut pas être un aventure. «Mon engagement au service de mon pays date de très longtemps. Et ma candidature est la suite logique de cet engagement. D’abord, en tant que jeune fonctionnaire, ensuite haut fonctionnaire. Et puis homme politique ayant occupé les fonctions de maire, de parlementaire mais aussi de Secrétaire général de la Présidence de la République pendant 8 ans et demi et ensuite de ministre des Armées et ensuite ministre de l’Industrie de l’Agro-industrie et des Pme. Donc j’ai occupé toutes les fonctions… j’ai une base politique qui est avérée et donc je pense que la suite logique de tout ça, c’est ma candidature à la présidentielle», répond-t-il au journaliste.
«Notre pays est en pleine crise : crise des valeurs, crise institutionnelle, crise économique»
Abordant son projet politique, Abdoulaye Baldé note qu’il sera d’abord question de faire le bilan des échecs depuis les indépendances. Ce, dans tous les domaines. Avant d’annoncer des réformes dans plusieurs domaines dont la justice. «Notre pays est en pleine crise : crise des valeurs, crise institutionnelle, crise économique… Nous avons fait un programme qui embrasse tous ces domaines. Sur le domaine des institutions, nous allons tout faire pour qu’elles reflètent notre niveau d’avancée démocratique. Le Sénégal a toujours été une grande démocratie en Afrique. Ces valeurs démocratiques sont aujourd’hui bafouées, les libertés individuelles sont bafouées, les libertés politiques aussi… certains de mes collègues hommes politiques sont aujourd’hui en prison, d’autres sont exilés. Donc, il est important de réconcilier les Sénégalais avec eux-mêmes, de les réconcilier avec la pratique politique. Nous avons tout un programme de réforme des institutions, des rapports entre le parlement et l’exécutif, des réformes de la justice qui est aujourd’hui au cœur du débat politique au Sénégal», explique-t-il, annonçant d’autres chantiers dans le domaine économique, de l’enseignement, mais aussi dans le domaine sécuritaire.
Pétrole et gaz : il faut des hommes politiques qui ont un certain caractère pour…
A propos de la production prochaine de pétrole et de gaz, le député a alerté que si on ne prend pas garde, ce qui devait être une bénédiction pourrait se transformer en une malédiction. Mais déjà, relativise-t-il, «c’est une chance et je pense qu’il faudra la saisir, en prenant toutes les garanties, en formant les jeunes Sénégalais aux métiers des hydrocarbures, en mettant en place des mesures juridiques qui garantissent que les revenus de ces produits pétroliers puissent bénéficier à l’économie de notre pays». Parce que, sinon, assure-t-il, «on va aller de malédiction en malédiction, comme dans les autres pays. Mais je considère qu’il faut des hommes politiques qui ont un certain caractère, des hommes politiques nouveaux qui pourront permettre au Sénégal de profiter pleinement de ces ressources».
Sidy Djimby NDAO avec Opinion
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