Condamnés à 3 mois de prison ferme, El Hadji Amadou Ndao et son acolyte Mor Talla Niang comparaissaient, hier, devant la barre des flagrants délits de Dakar pour association de malfaiteurs, tentative d'extorsion de fonds, usurpation de fonction, faux et usage de faux dans un document administratif. Ils s’étaient rendus chez le bijoutier au marché Tilène, Ousmane Bathie Thiam, se présentant comme des policiers pour tenter de lui soutirer 1.500.000 F.
De véritables filous, c’est ce que sont El Hadji Amadou Ndao et son complice Mor Talla Niang. En effet, ces derniers se sont rendus avec quatre autres acolytes au marché Tilène, à la bijouterie de Ousmane Bathie Thiam. Une fois sur les lieux, El Hadji Amadou Ndao, qui détenait une carte de l’École nationale de police, l’a brandie pour se présenter, avant de lui réclamer pour l’escroquer la somme de 1.500.000 F. N’étant pas né de la dernière pluie, Ousmane Bathie Thiam refuse catégoriquement et ameute ses collègues. Sentant que les carottes sont cuites, les malfaiteurs prennent la tangente. Heureusement, El Hadji Amadou Ndao et Mor Talla Niang ont été interpellés. Inculpés pour association de malfaiteurs, tentative d'extorsion de fonds, usurpation de fonction, faux et usage de faux dans un document administratif, ils ont été traduits, hier, devant la barre des flagrants délits de Dakar où ils ont contesté les accusations. «La carte professionnelle trouvée sur moi date de 2014. Et c’est pour la salle de musculation de l’École nationale de police où je m’entraine. C'est le chef Senghor qui se trouve dans ladite école qui me l'avait remise. Elle n'était ni signée et ne comportait pas d'insigne de la police», s’est défendu El Hadji Amadou Ndao, avant de poursuivre sur la tentative d’extorsion de fonds. «Nous n'avons pas réclamé 1.500.000 au bijoutier. C’est Baba Gallé qui m'a déclaré avoir vendu à ce bijoutier les bijoux volés à sa mère et que ce dernier lui devait de l’argent. Et je ne comprenais pas pourquoi il a acheté ces bijoux auprès de cet enfant. C'est ce que je voulais savoir et c’est pour cela que je me suis rendu là-bas. Mais ce n’était pas pour l’intimider et lui soutirer de l’argent», peste-t-il. Son co-prévenu Mor Talla Niang a lui aussi presque servi les mêmes dénégations. Malgré ces infirmations, le procureur soutient qu’il n’y a aucune preuve matérielle de ce vol de bijoux, qui n'existe que dans leurs têtes. Précisant que tout ceci n’était qu’une machination, le parquetier a demandé la relaxe des prévenus pour le faux dans un document administratif, mais a requis 2 ans de prison dont 6 mois ferme à leur encontre. Du côté de la défense, Me Mor Samb et Cie ont souhaité la relaxe des inculpés. Le tribunal, qui ne les a pas suivis, a condamné les mis en cause à 2 ans de prison dont 3 mois ferme.
Fatou D. DIONE