La main du juge correctionnel a été très lourde hier à l’encontre de Khadim Ba, Momath Sarr et Ramin Sadeghi. Ce, au grand bonheur d’Amadou Bâ, fondateur de Carrefour Automobiles. En effet, Khadim Bâ et Cie ont été condamnés à 2 ans dont 3 mois ferme par le juge, en plus d’une condamnation pécuniaire de 12 milliards de nos francs, pour les délits d’association de malfaiteurs, escroquerie au jugement. Une bataille gagnée par le père contre son fils dans ce combat qui dure depuis quelques années.
Dans sa citation directe servie à Khadim Bâ, Momath Sarr et Ramin Sadeghi, respectivement patron de Locafrique SA, Directeur général adjoint de Carrefour Automobiles et représentant légal de la société Kason Finances LTD, Amadou Bâ avait affirmé que ces derniers se sont constitués en une «véritable association mafieuse», mise en place pour «créer de toutes pièces une société de droit anglais dénommée Kason Fiances LTD». Manifestement, le juge correctionnel lui a donné raison. Car, hier, il a abattu son sabre sur la tête de Khadim Bâ et Cie, en les condamnant pour association de malfaiteurs et escroquerie à jugement, à deux ans dont trois mois ferme. Et ce n’est pas tout. Ils ont aussi été condamnés à payer à Amadou Bâ 12 milliards de nos francs. La décision est assortie de l’exécution provisoire et de la contrainte par corps au maximum. Un coup dur pour Khadim Bâ qui n’a pas comparu le jour du procès.
Toutefois, il s’agit d’une grande victoire pour Amadou Bâ qui avait subi la désillusion de sa vie, lorsqu’il a appris que les plaintes avec constitution de partie civile déposées devant le cabinet du Doyen des juges n’avaient pas prospéré puisque son fils, son épouse et tout le reste avaient bénéficié d’un non-lieu. C’est donc une sorte de revanche pour lui dans ce combat qui est loin de connaître son épilogue. Rappelons que c’est après le non-lieu qu’Amadou Bâ a servi des citations à son fils, la première impliquait l’ancien administrateur de greffe du Tribunal de commerce et nouvel Adg du Tribunal de Grande Instance de Dakar. Elle porte sur les enregistrements des noms sur le Registre de commerce qui ont été modifiés au bénéfice de Khadim Bâ. Cette affaire a été renvoyée au mois d’août. Gagnera-t-il ce procès ? En tout cas, de la seconde citation qui a été vidée hier, le fondateur de Carrefour Automobiles sort victorieux.
Que reprochait-il à son fils et aux autres ? Selon Amadou Bâ, il est le représentant légal de FAP Keur Khadim et Carrefour Automobiles et le président du Conseil d’administration de Locafrique SA. Il précise avoir acquis Locafrique dont le capital est détenu à 99,9% par Carrefours Automobiles dont il est actionnaire majoritaire. Et pour lui soutirer tout cela, son fils, parce qu’il a pris une seconde épouse, s’est ligué avec les autres et a monté une assemblée générale pour le destituer. Et ce n’est pas tout, une société de droit anglais dénommée Kason Finances dont il ignore totalement l’existence l’assigne devant le Tribunal de commerce pour lui réclamer des sous, au motif qu’il a acquis des dettes de 12 milliards etc. Selon toujours Amadou Bâ, c’est son fils qui est derrière cette société qui n’existe pas réellement. Il a été suivi par le juge correctionnel. Cependant, il n’est pas sûr que Khadim Bâ, ne va pas contre-attaquer.
Alassane DRAME
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