
Que ceux qui pensent que le renoncement de Macky Sall à briguer un troisième mandat était la seule bataille de F24 se trompent lourdement. La plateforme se bat sur trois autres points dont la levée du blocus du domicile de Ousmane Sonko, la libération des détenus, mais aussi la suppression des artifices juridico-politiques qui entravant l'éligibilité de certains candidats…
En conférence de presse hier, le F24 a mis les points sur les «i» en précisant que sa mission ne portait pas seulement sur le renoncement du chef de l’Etat à briguer un troisième mandat. En effet, les Forces vives de la nation (F24) font désormais focus sur trois points qui «structurent la charte de la plateforme». Selon Mouhamadou Mbodj, coordonnateur de la plateforme, «les citoyens épris de paix et de justice attendent de Macky Sall un changement de démarche dans sa gouvernance, qui doit conduire à la libération des nombreux détenus politiques, à la suppression des artifices juridico-politiques entravant l'éligibilité de certains candidats, la levée du blocus du domicile d’Ousmane Sonko, la mise en place d’une commission d’enquête indépendante pour situer les responsabilités dans les meurtres de juin 2023 et l'organisation d'une élection présidentielle inclusive, transparente et apaisée en 2024». Prenant la balle au rebond, Aliou Sané, vice-coordonnateur de la plateforme, estime que «la satisfaction de ces points restants de la plateforme de F24 constituerait une avancée majeure dans l'évolution de notre démocratie, en lui évitant de s'enliser dans une conflictualité artificielle, entretenue par des velléités de sélection de candidats, voire de manipulation des élections».
Nonobstant les félicitations qui fusent de partout à l’endroit de Macky Sall, Mouhamadou Mbodj souligne que «ce désistement quoi que tardif doit être salué comme la victoire d’un peuple mobilisé et déterminé à s’opposer à la violation de la loi fondamentale. Mais aussi à la diaspora qui a contribué à la pression qui a conduit au renoncement du Président Macky Sall».
Concernant les conclusions du dialogue du peuple, F24 rappelle qu’elles doivent être destinées à «rendre possibles les changements de paradigme dans la gouvernance de notre pays à partir de 2024, pour tourner la page au présidentialisme monarchisant qui permet le cloisonnement du fichier électoral, la privation du droit de vote à des Sénégalais, la vassalisation des pouvoirs judiciaire et législatif à l'exécutif etc.». Pour Aliou Sané, «si Karim Wade et Khalifa Sall peuvent participer à l’élection présidentielle de 2024, Ousmane Sonko peut participer aussi».
Samba THIAM