4 ans pour rien. Mais alors rien du tout. Inculpé en 2015 pour apologie du terrorisme, actes de terrorisme et menaces de terrorisme, Saër Kébé, élève en Terminale S2 est sorti libre de prison. En effet, le juge ne l’a condamné qu’à 3 mois de prison avec sursis alors que le procureur avait requis 5 ans de travaux forcés. Il avait posté des publications sur les pages Facebook des Ambassades des Usa et d'Israël basés au Sénégal pour annoncer des attentats.
La Chambre criminelle de Dakar a tranché, hier, l'affaire de Saër Kébé, élève en classe de Terminale S2 au moment des faits en 2015. Il a été inculpé pour apologie du terrorisme, actes de terrorisme et menaces de terrorisme, avant de passer 4 ans en détention préventive. Toutefois, le juge n'a pas suivi les réquisitions du procureur Adji Fatou Diouf, qui avait sollicité 5 ans de travaux forcés à son encontre. Fort heureusement pour lui, il été condamné à 3 mois de prison assortis de sursis, pour menaces de terrorisme, après être acquitté des autres crimes. Sur les faits qui lui sont reprochées, le résident de Mbour, âgé à l'époque de 19 ans, avait posté sur Facebook des annonces d’attentats au niveau des ambassades d’Israël et des États-Unis au Sénégal. «Nous préparons des attentats contre l’ambassade d’Israël au Sénégal et l’ambassade des États-Unis. Vous subirez de lourdes pertes !», avait-il, entre autres messages, envoyés sur les pages Facebook officielles de ces ambassades se trouvant au Sénégal. Il ne s’en était pas limité là. Il avait persisté de plus belle, parce qu'il a continué à envoyer lesdits messages 10 fois de suite durant cette journée.
Pour justifier son acte, lors de son procès, Saër Kébé a confié face au juge avoir agi de la sorte parce qu'il avait vu sur internet des enfants et des femmes décapités ou criblés de balles, lorsque son professeur l’avait chargé de faire un exposé sur le Proche Orient. Quand le juge lui a demandé le dessein qu'il avait lorsqu'il postait ses publications, il a plongé dans un mutisme total. Le président de l'audience lui avait fait savoir qu'il ne pouvait pas dire des choses aussi graves pour ensuite s'emmurer dans le silence. Toutefois, l'accusé avait demandé la clémence de la Chambre criminelle, parce qu'il ignorait que ses messages avaient cette portée. Lors des plaidoiries, ses avocats, à l'instar de Me Moussa Sarr et Abdoulaye Tall, avaient souhaité son acquittement pur et simple parce que, selon eux, ces crimes dont il est poursuivi ne sont pas constitués en l'espèce.
Fatou D. DIONE