Hier, face au juge de la Chambre criminelle de Dakar, Alpha Diallo, étudiant en Mauritanie et professeur d’anglais à ses heures perdues, a comparu pour acte de terrorisme en relation avec une entreprise individuelle ou collective de terrorisme, apologie au terrorisme par complot ou menaces en vue de troubler l’ordre public, entre autres crimes. L’accusé a été arrêté par les agents enquêteurs en Mauritanie, le 6 février 2016, au domicile de son actuel coaccusé, Omar Keita, où il voulait passer la nuit. A l’en croire, il s’est rendu en Mauritanie pour approfondir ses connaissances en arabe, en science islamique et aussi trouver du travail. Membre de l’association des étudiants sénégalais en Mauritanie, il a fréquenté en premier lieu une école de «Fikh», pour étudier la jurisprudence et la grammaire arabe.
Les enquêteurs soutiennent sur procès-verbal qu’Alpha Diallo appartenait à une cellule terroriste dont la «tête de file» est Mohamed Ndiaye alias Abou Youssouf, que l’accusé dit avoir connu lors des cérémonies familiales en Mauritanie. Cependant, hier, l’accusé a argué qu’il n’a aucune affinité avec Mouhamed Ndiaye, avant de préciser qu’il n’a jamais fait partie de sa présumée cellule djihadiste.
Sur ses rapports avec ses coauteurs, dont Omar Keita, Boubacar Décol Ndiaye et Mohamed Ndiaye, Alpha Diallo explique qu’en 2009, il leur donnait des cours d’anglais et de mathématiques, tous les mercredis et vendredis, en Mauritanie. S’agissant de Matar Diokhané, il soutient que c’est son ami Saliou Fadiga, mort en Libye, qui l’avait mis en rapport avec lui. Selon lui, Diokhané avait envisagé d’écrire un livre. Ainsi, il l’a rencontré à deux reprises et durant ses rencontres, ils ont échangé juste sur la grammaire arabe. Quant à imam Alioune Ndao, il l’a seulement vu lors d’une conférence qu’il a animée en 2009 à Pikine.
Fatou D. DIONE