Son dossier traînant toujours sur le rôle de la Chambre criminelle de Dakar depuis le 16 juin dernier, date à laquelle il a été enrôlé pour la première fois, Aïda Mbacké, qui avait brûlé vif son mari, aux Maristes en 2018, peine toujours à être jugée. Pourquoi ? Parce que les deux témoins, en l'occurrence Rose Marie Diémé et Moustapha Diop, n'ont jamais comparu à la barre pour éclairer la lanterne du tribunal à propos de ce drame. C'est la raison pour laquelle cette affaire, qui venait d'être renvoyée pour la 3ème fois, hier, n'a pas été plaidée.
Lorsque l'affaire a été évoquée, Me Aboubacry Barro, un des avocats de la défense, a en premier sollicité son renvoi pour la comparution des susnommés. Comme le parquet avait accédé à cette demande, le juge Dembélé ne s'y est pas non plus opposé. Le président du tribunal a non seulement souhaité que Rose Marie Diémé et Moustapha Diop défèrent à la convocation du juge, mais il a formellement ordonné leur comparution forcée. En effet, le président de la chambre a décerné un mandat d'amener contre eux. «L'affaire est renvoyée pour la date du 6 octobre prochain pour la comparution de Rose Marie Diémé et de Moustapha Diop. J'ordonne leur comparution forcée et je décerne un mandat d'amener contre eux», a-t-il lancé. Avant d'ajouter : «je ne sais pas s'ils ont des proches ou des parents ici dans la salle, mais le 6, ils seront conduits ici manu militari. Nous avons leurs contacts téléphoniques et leurs adresses. Par A ou B, ils vont venir comparaître ici», a martelé le président Dembélé.
Sur les faits, il faut rappeler que la fille de Serigne Babacar Moukabaro, Aïda Mbacké, avait brûlé son époux Khadim Diop. Ainsi, selon l'accusation, ce crime est survenu lorsque le mari lui avait annoncé qu'il avait épousé une seconde femme. Toutefois, cette accusée, qui a passé 2 ans en détention préventive pour le crime d'assassinat, avait regretté son acte lors de son audition devant le magistrat instructeur. Elle révélait à ce juge avoir agi sous le coup de la colère.
Fatou D. DIONE