
Un vent de scandale soufflerait sur l’Assemblée nationale. En cause : un marché public de plus de 8 milliards de francs Cfa, attribué dans des conditions jugées opaques, pour l’achat de véhicules destinés aux députés. La Convergence des jeunesses républicaines (Cojer) dénonce une gestion partiale et contraire aux principes de la bonne gouvernance.
Procédure restreinte, entreprises locales écartées
Cesont les jeunes de l’Apr qui donnent l’information. Pour l’acchat de véhicules aux députés, le marché a été attribué par appel d’offres restreint, une procédure plus discrétionnaire, souvent utilisée dans des cas exceptionnels. Pire, selon la Cojer, les grands distributeurs automobiles sénégalais comme Ccbm et Emg avaient été écartés, au profit de deux entreprises étrangères, Cfao (France) et Caetano (Portugal). Ces dernières auraient été intégrées, à la demande expresse du président de l’Assemblée, selon les responsables des entreprises nationales évincées. «Quand des sociétés qui créent des emplois, paient leurs impôts ici et investissent dans notre économie sont délibérément mises à l’écart, on est dans une logique de mépris économique», déclare un membre du Bureau exécutif de la Cojer.
Vers une action judiciaire et une enquête parlementaire
Face à ce qu’elle qualifie de «scandale d’État», la Cojer ne compte pas s’arrêter à une simple dénonciation publique. Les jeunes de l’Apr annoncent leur intention de saisir le procureur de la République près le Pool judiciaire financier, pour demander l’ouverture d’une enquête sur les conditions d’attribution du marché.
En parallèle, la Cojer appelle à la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire, pour faire toute la lumière sur cette affaire qui ternit l’image d’une institution déjà fragilisée par des accusations récurrentes de favoritisme et de clientélisme. La Cojer parle d’une «dérive populiste» et d’un «double discours», dénonçant le contraste entre les slogans de « rupture » affichés durant les campagnes électorales et les pratiques observées une fois les postes occupés.
La Cojer appelle les citoyens à rester mobilisés et vigilants, affirmant que ce scandale n’est pas un cas isolé, mais bien le symptôme d’un mal plus profond qui gangrène les institutions : le manque de redevabilité des responsables publics.
Baye Modou SARR