Le ministre du Développement industriel et des Pmi, Moustapha Diop, est revenu sur les chiffres du tissu industriel qui compte 2156 industries pour 75.000 emplois créés. Son département a aussi réussi à relancer l’usine Sotexka de Louga après 15 ans d’arrêt. 2000 jeunes y travaillent et il est attendu à fin décembre 5000 emplois.
Le ministre revenant sur les questions relatives au tissu industriel, révèle que le parc industriel compte à présent 2156 industries qui emploient 75.000 personnes. Il a précisé que ce parc est à 92,5% occupé par les Pmi. En matière de création de richesses, il dira que bien que ne représentant que 7,5% du parc, les grandes entreprises ont un taux de 90% créant ainsi 70% des emplois. La plupart de ces industries sont localisées à Dakar avec un taux de 91% suivi de Thiès avec 5% Ziguinchor et Saint-Louis avec 1%. Le secteur agroalimentaire reste prédominant avec 63% suivi du secteur métallurgique et mécanique avec 10%, du secteur bois, du papier, de l’imprimerie et du carton avec 9%. Ensuite vient le secteur de l’Energie avec 6%, celui du textile, peaux et cuirs avec 3% et le reste des industries 2%. Poursuivant, il révèle que la production industrielle a baissé de 22% en 2022.
S’agissant de la promotion de l’exportation, il révèle que ses services ont délivré 7 décisions d’agrément à la fin du 3e trimestre 2022 qui ont concerné 23 entreprises pour un total de 130 produits industriels. Cependant, il révèle que sur la base des certificats d’origine délivrés, les exportations ont baissé de 13,5% à cause surtout de la fermeture des frontières avec le Mali. Une baisse de performance qui, à l’en croire, n’a pas remis en cause la compétitivité industrielle dans la sous-région, étant donné que le Sénégal est classé 2e derrière la Côte d’Ivoire dans la zone Uemoa et 4e au niveau de la Cedeao derrière le Nigeria, le Ghana et la Côte d’Ivoire. Revenant sur la mesure d’embargo à l’endroit du Mali, Moustapha Diop précise que cette décision émanait des autorités de la Cedeao.
Relance de la Sotexka de Louga
S’agissant de la situation des Industries chimiques, il a rappelé que leur relance a été assurée avec l’arrivée d’Indorama en aout 2014. Depuis lors, dit-il, les productions d’acide phosphorique, de phosphate et d’engrais des Ics ont régulièrement augmenté. La capacité de production annuelle des Ics s’élève à 250.000 tonnes. Les Ics, ajoute-t-il, fournissent l’essentiel des besoins en engrais du Sénégal, malgré les volumes d’engrais Npk importés sur le marché. Il a, à cet effet, informé, eu égard au contexte international rendant difficile les importations en 2021 et 2022, les Ics étaient la seule usine d’engrais dans la zone Uemoa à même de produire la totalité des besoins d’engrais du Sénégal. En 2021, le chiffre d’affaires réalisé s’élevait à 344 milliards contre 202 milliards en 2020. Sur le secteur textile, le ministre révèle que l’usine Sotexka de Louga a été relancée après 15 ans d’arrêt. Elle est exploitée par l’entreprise Pi. Textile qui confectionne des tenues scolaires et de travail, des T-shirts et des équipements sportifs. A l’en croire, 2000 jeunes y travaillent déjà. Et, il est projeté un recrutement de 5000 jeunes d’ici fin décembre. Quant à la Sotexka Saloum, elle est exploitée par Domitexka Saloum qui va bénéficier d’un financement de près de 4 milliards de Kfw pour une relance définitive de l’usine en garantissant les transferts de technologie.
M. CISS
Le Sénégal 7e pays le plus industrialisé en Afrique
Auparavant, les députés sont revenus sur les progrès mais aussi sur les difficultés du secteur industriel. Le député Sokhna Fall s’est félicitée de la reconduction du ministre Moustapha Diop au département de l’Industrie. Ce qui démontre, à son avis, qu’il a fait un excellent travail. «Votre volonté de vouloir concrétiser les vœux du président de la République qui veut mettre le pays sur les rails de l’émergence est devenue une réalité comme en atteste le rapport de la Bad qui classe le Sénégal 7e pays le plus industrialisé en Afrique», explique le député. Même son de cloche chez Demba Ka qui estime que le ministre est un vétéran du secteur industriel et c’est ce qui a valu au Sénégal d’être classé 7e pays le plus industrialisé en Afrique. «Si ces résultats ont été atteints, c’est parce que tu connais la politique d’industrialisation du Président Sall», note le député.
De son côté, Guy Marius Sagna rappelle les propos de l’ancien Premier ministre Boun Abdallah Dione le 19 janvier 2019,qui disait que le Sénégal importe les couteaux, les boutons, les cuillères et les clous. Avant de conclure : «à ce rythme, l’émergence peut prendre du temps». Poursuivant, il se désole de constater que depuis ce discours, rien n’a changé. «Il y avait beaucoup d’entreprises au Sénégal Sotiba, Nsts, mais à cause du Fmi et de la Banque mondiale qui imposent à nos pays d’ouvrir leurs frontières, toutes ces usines ont fermé. Les toubabs font en sorte que l’Afrique soit le grenier des consommateurs. C’est pourquoi, on ne produit pas, mais on consomme», explique Guy Marius Sagna, persuadé que sans souveraineté, il n’y a point de développement.
M. C
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