La main du chef de l’Etat n’a pas tremblé après avoir reçu les rapports 2017 et 2018 de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), le 28 février. Et la première victime n’est personne d’autre que la Directrice générale de l’Agence de construction des bâtiments et édifices publics (Acbep), Socé Diop Dione, qui a été virée par le Président Sall, après avoir été épinglée par le rapport de l’Ofnac. Elle a été remplacée par le professeur Hamady Dieng, précédemment directeur des Constructions au ministère de l’Intérieur. En effet, pour des manquements dans la gestion de Socé Diop Dione à la tête de l’Acbep, son dossier a été transmis au procureur de la République pour «escroquerie et complicité d’escroquerie portant sur des deniers publics». Suite à cette décision, le chef de l’Etat a rappelé, en Conseil des ministres, son «attachement primordial au renforcement de la transparence dans la conduite de l’action publique et exhorté tous les agents de l’Etat à cultiver le sens élevé du patriotisme et l’exemplarité dans l’exercice quotidien de la charge publique». Une piqure de rappel à ses collaborateurs nichés aux différentes stations de gestion des affaires du pays.
Un acte fort
Par cette démarche, c’est un premier acte fort que vient de poser le président de la République en vue de garantir la transparence dans la gestion des affaires du pays. Une manière de prouver que ses collaborateurs ne bénéficient d’aucune protection de sa part. Et que son «coude» ne sert plus à sauver ses partisans. En effet, dans d’autres affaires, certains de ses collaborateurs ont été épinglés, notamment par l’Ofnac sous la présidence de Nafi Ngom Keita. Parmi ces pontes du pouvoir, l’ancien directeur du Coud, Cheikh Oumar Hanne qui a été épinglé dans sa gestion. Pourtant, il n’a jamais été inquiété. Mieux, il a été promu ministre. Au même moment, la présidente de l’Ofnac d’alors a été démise de ses fonctions. Et les cas font foison.
M. CISS