Le devis prévisionnel pour l’entretien du stade du Sénégal Me Abdoulaye Wade est arrêté à 800 millions par an, d’après le Directeur de la Sogip. Seulement, pour l’architecte Ousseynou Faye, ce montant est en deçà de la norme admise pour l’entretien de telles infrastructures. A l’en croire, le budget de l’entretien représente 1 à 2% du coût de l’investissement. Ainsi, pour un stade de 156 milliards, le budget de l’entretien est au minimum à 1,5 milliard par an.
A l’inauguration du stade du Sénégal Me Abdoulaye Wade de Diamniadio, le 22 février dernier, tous les invités du Président Macky Sall et les légendes du football africain étaient tombés sous le charme de cette infrastructure sportive qui sera, désormais, l’antre des Lions du football. Un joyau qui aura coûté la bagatelle de 156 milliards francs Cfa. Après l’euphorie de l’inauguration, l’équation de l’entretien du stade s’énonce comme une problématique à résoudre. Ce, pour ne pas vivre le syndrome des stades du Gabon. Ces stades qui ont été construits pour les besoins de la Coupe d’Afrique des nations (Can 2017) et qui se trouvent, aujourd’hui, quatre ans plus tard, dans un état de délabrement avancé. En effet, les images de ces stades abandonnés donnent le tournis. Les pelouses sont devenues des forêts où poussent des arbres. Autant d’argent parti en fumée pour un défaut de maintenance et d’entretien.
Eviter le syndrome gabonais
Pour éviter le syndrome du Gabon, l’Etat, après avoir réceptionné un tel investissement, a décidé de relever le défi de l’entretien afin de maintenir le stade du Sénégal au niveau des standards internationaux. Aussi, l’Etat, a-t-il confié l’entretien du stade du Sénégal à la Société de gestion des infrastructures publiques dans les pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose (Sogip). Dans cette dynamique, le Directeur général de la Sogip, en l’occurrence Gallo Ba, a annoncé que les devis prévisionnels pour l’entretien du nouveau stade Me Abdoulaye Wade, ont été arrêtés à…800 millions francs Cfa par an.
L’architecte Ousseynou Faye avertit
Seulement, en dépit de cette volonté affichée des pouvoirs publics de relever le défi de l’entretien, l’architecte Ousseynou Faye s’est invité dans le débat pour saluer cette démarche, non sans juger modique le budget de 800 millions prévu à cet effet. Et, de l’avis de l’architecte, le montant annoncé est en deçà de la norme internationale qui encadre l’entretien de tels ouvrages. D’après l’homme de l’art, il ressort des standards internationaux - qui sont appliqués partout - que le budget de l’entretien est calculé en fonction du coût de l’infrastructure. Ce calcul rapporté au stade Me Abdoulaye Wade, le budget de l’entretien, dit-il, représente 1% et peut aller jusqu’à 2% du coût de l’investissement. Ainsi, pour cette infrastructure de 156 milliards francs Cfa, le budget de l’entretien doit représenter au minimum 1,5 milliard par an. Un budget qui peut aller jusqu’à trois milliards par an dans le cas d’un stade sollicité régulièrement. Ce qui n’est pas le cas du stade du Sénégal qui ne va accueillir que des compétitions internationales, donc rarement sollicité. En tout état de cause, l’architecte considère que le coût de l’entretien a été sous-évalué.
Pour Ousseynou Faye, si l’on peut construire une infrastructure de plus de 150 milliards, on doit pouvoir dégager un budget annuel d’au moins 1,5 milliard pour son entretien. D’autant plus que l’entretien d’un stade coûte cher ; avec l’entretien régulier du gazon, de l’électricité, de la plomberie, mais aussi du dépoussiérage de ce stade situé dans une zone exposée. Face à cette démonstration, le budget de l’entretien annoncé par la Sogip est de loin en deçà - 800 millions par an – par rapport à la norme internationale ; si l’on considère le barème de 1%.
M. CISS