Les pandores de la Section de Recherches (Sr) de la gendarmerie de Colobane ont déféré au parquet, hier, vers 09h, les cinq supposés complices du député Seydina Fall, alias Bougazelli, dont un gamin et un ressortissant burkinabè. Ils ont bénéficié d’un retour de parquet. Cependant, alors que ces derniers, considérés comme des lampistes dans cette histoire de faux monnayage, risquent la prison pour association de malfaiteurs et contrefaçon de signes monétaires, le parlementaire de la mouvance présidentielle à Golf Sud court toujours. Il est dépeint comme le cerveau dans cette rocambolesque affaire de billets noirs.
Le dossier d’enquête préliminaire sur le trafic présumé de faux billets de banque estimés à moins de 100 millions de F Cfa, communément appelé aujourd’hui «affaire Bougazelli», a atterri, hier, sur la table du procureur de la République du Tribunal hors classe de Dakar. Cependant, le gros colis à sous en toc des redoutables hommes en bleu a été bouclé puis transmis au maitre des poursuites, avec les cinq présumés complices du parlementaire mais sans ce dernier. Il se susurrait pourtant durant ce week-end que le fougueux député apériste si craint par ses camarades de Golf Sud allait enfin accepter de déférer à la convocation des gendarmes de la Section de Recherches (Sr), histoire de sacrifier au fatidique rituel exercice des questions-réponses. Mais, en fin de compte, il a encore posé un gros lapin aux gendarmes enquêteurs, qui ont attendu vainement toute la journée d’hier sans voir l’ombre du coordonnateur communal apériste de Golf Sud. Ainsi, face à ce deuxième rendez-vous manqué, le commandant Abdou Mbengue a été obligé d’ordonner la mainlevée sur la mesure d’écrou contre les cinq individus. Notamment un adolescent et un ressortissant burkinabè. Ceci, après une garde à vue prolongée de cinq jours. Ils ont été déposés durant la matinée d’hier dans la cave du parquetier de Dakar. Finalement, le procureur ne les a pas auditionnés. Ils ont donc bénéficié d’un retour de parquet.
L’affaire en instruction
Le procureur a décidé de l’ouverture d’une information judiciaire dans le but d’approfondir l’enquête et par ricochet trouver éventuellement des ramifications.
La Sr découvre sur le téléphone du gamin des vidéos montrant le Burkinabè en train de laver des billets noirs
Mais, avant de boucler leur enquête, soufflent nos sources, les pandores tombent sur une «bombe» sur le téléphone portable de l’adolescent impliqué dans le trafic présumé de faux billets de banque. En effet, alors que les enquêteurs fouillent le cellulaire du gamin, ils découvrent des vidéos montrant le ressortissant burkinabè en train de procéder au lavage de billets noirs. Suffisant comme pièces matérielles à conviction pour les braves gendarmes, aux fins de confondre les deux concernés et leur notifier les griefs retenus contre eux lors de leur interrogatoire.
Le député apériste fuyard, le présumé pourvoyeur en billets noirs, le Burkinabè, le laveur de billets noirs
Après avoir auditionné les cinq individus, les hommes en bleu apprennent que le gros pourvoyeur en billets noirs serait le tonitruant député apériste fuyard de Golf Sud. A chaque fois qu’un client se signalait, les mis en cause l’activaient et lui demandaient de leur fourguer la «marchandise». Ainsi, le parlementaire s’exécutait, secouait ses relations et parvenait à se procureur des billets noirs en quantité convenue avec le ou les client (s). Aussitôt, le gang câble le ressortissant burkinabè, qui entre en action, récupère tout le paquet et se retire en douce avec le colis dans son cabinet avant de faire le lavage moyennant de l’argent.
Affaire-Bougazelli, une patate chaude entre les mains de l’Etat ?
A la lisière de l’évolution du dossier, l’on est tenté de croire que le dossier du trafic présumé de faux billets de banque appelé aujourd’hui «affaire Bougazelli» est devenu une véritable patate chaude entre les mains de l’Etat. Sinon comment comprendre que les cinq présumés collaborateurs du député soient arrêtés et que ce dernier reste encore dans la nature et refuse toujours de déférer à la convocation des pandores de la Sr ? Et pourtant, il suffit juste d’un claquement de doigts du maître des poursuites, pour que les vaillants hommes du commandant Mbengue de la Sr débusquent lui mettent le grappin dessus.
Pas de célèbre grand animateur de radio dans le coup
Aucun célèbre grand animateur de radio n’a trempé dans l’affaire des faux billets de banque. D’ailleurs, parmi les cinq déférés, hier, au parquet, il ne figure point le nom d’un animateur de radio arrêté ou recherché.
Vieux Père NDIAYE
Meurtre de Aminata Kâ
Mamadou Thiam déféré hier au parquet pour homicide volontaire contre sa femme
L’enquête préliminaire de la police de Malika sur le crime passionnel survenu, dans la nuit du mercredi 13 au jeudi 14 novembre, vers 23h, au quartier Ndiago/Beau Fall, a été bouclée, hier. Les hommes du commissaire Khady Diouf ont déféré Mamadou Thiam au parquet de Pikine/Guédiawaye pour homicide volontaire au préjudice de sa femme Aminata Ka, affectueusement appelée Amina. Le mis en cause a été ensuite placé sous mandat de dépôt. Ceci, après une garde à vue de 72 heures dans les locaux du commissariat de police de Malika. Thiam avait battu à mort son épouse par jalousie avant de tenter de prendre la fuite à bord de sa moto. Il soupçonnait la jeune femme de profiter de son absence de la maison pour fricoter avec un voisin de quartier.
Le mari tortionnaire écroué en 2012 pour coups et blessures volontaires et pour vol avec violence en 2015
Né en 1995 à Ngoumba Guéoul, Thiam, fils de Daouda et Khady Ndiaye, est connu des services de police. En effet, en 2012, il a été arrêté, jugé et condamné à un mois de prison ferme pour coups et blessures volontaires (Cbv). Il a été reconnu aussi coupable puis jeté en prison en 2015 durant un mois pour vol avec violence.
Vieux Père