Thierno Alassane Sall ne rate plus la moindre occasion de s’en prendre à Macky Sall et son régime. Et les dernières bourdes de Farba Ngom et El Hadji Hamidou Kassé lui ont donné l’occasion de clouer au pilori le régime, où la place est maintenant aux «tirs amis» et aux accusations de traitrise. Ce qui est pour lui signe de la folie du pouvoir, qui est sur la voie de sa perte, avec cette affaire Aliou Sall et Petro-Tim. Sur le débat actuel, le patron de la République des valeurs, qui s’est fendu hier d’une tribune, trouve que le rapport entre pétrole et agriculture est simple, car Agritrans sert à transformer le pétrole ou le gaz en… blé (argent).
Les récentes sorties d’El Hadji Hamidou Kassé, Yakham Mbaye et Farba Ngom ont donné de l’inspiration à Thierno Alassane Sall, qui s’est fait un malin plaisir à tirer sur «l’ambulance», le régime au plus mal, avec l’affaire Aliou Sall, qui affecte maintenant la cohésion au sein du camp présidentiel. «Tant que la galerie était occupée par les Ismaïla Madior Fall ou les Abdoul Latif Coulibaly (de brillants intellectuels), l'illusion pouvait durer, quoique le temps d'une rose», martèle d’emblée l’ancien ministre de l’Énergie. Mais, note-t-il, à force de «révisions déchirantes de leurs professions de foi», les propos de ces ténors du régime sonnaient à la fin «comme un des contes des mille et une nuits pour un Roi tropical». Dès lors, pas étonnant pour lui que Latif et Cie «durent débarrasser le plancher (du Conseil des ministres), leur crédibilité ruinée par trop de fables contées». Et leur départ, à en croire Thierno Alassane Sall, a vu «l'armée de réserves des courtisans monter au front», avec une répétition de bourdes, qu’il qualifie de «tirs entre amis...», en empruntant le langage de la guerre.
«L'un, proche conseiller, croit malin de se suicider avec une ceinture bourrée d'explosifs pour entraîner dans sa perte Thierno Alassane Sall»
Et parmi ces boucliers de protection de Macky Sall, il évoque en premier, sans le citer nommément, Farba Ngom, qui, en s’attaquant à lui, s’est auto-accusé de corruption. «L'un, proche conseiller, croit malin de se suicider avec une ceinture bourrée d'explosifs pour entraîner dans sa perte Thierno Alassane Sall. Mais c'est le Maître qui lui tient la laisse, son Ami de toujours pour qui il court partout, renifle, flaire et rapporte du gibier qui est touché», explique TAS.
«Agritrans comme le nom l'indique est spécialisée dans la transformation du pétrole en… blé (argent)»
Mais pour le président de la République des valeurs, les propos de Farba Ngom ne sont rien par rapport au «bouquet de ce feu d'artifice de tirs amis» présenté sur TV5 Monde par El Hadji Hamidou Kassé. Ce dernier, dans une logique de sauver le soldat Aliou Sall, n’a en réalité fait que l’enfoncer. «Cette fois, point besoin de Bbc, la traitresse Albion. (…). L'information est de taille, à la dimension du Public international qui est visé : oui Agritrans de Aliou Sall a touché de l'argent pour une consultance dans le domaine agricole», dit-il non sans souligner que cette ‘’explication’’ ou ‘’information’’ a dû déclencher un rire planétaire. Et pourtant, il trouve que la connexion faite par les propos de Kassé, entre le secteur du pétrole, du gaz et celui de l’agriculture n’est pas du tout fortuite. Il est convaincu que cela procède d’un processus bien huilé de blanchir de l’argent. «Pétrole et agricole, quel rapport ? C'est pourtant simple, le pétrole (ou gaz) en lui-même ne sert à rien, il faut le transformer par exemple en pesticides ou en engrais pour mieux faire du blé ! C'est-à-dire pognon... C'est comme cela qu'on parle dans les familles initiées de Dallas ou de Sicile...ou d'ailleurs», explique l’opposant. Qui se veut catégorique quant à la mission de la société Agritrans d’Aliou Sall : «Agritrans comme le nom l'indique est spécialisée dans la transformation du pétrole en blé». Du blé qui, ajoute-t-il trouve déjà «un service disponible pour le transport vers des paradis finaux». Seulement, il met en garde contre les risques, comme ça a été le cas, avec la bourde de Kassé sur Tv5 et avec «l’ami du Boss (Farba Ngom) épinglé une fois par les douanes françaises, pour avoir voyagé sur Paris avec trop de liquidités dans ses bagages».
«Car cette fois-ci, ce ne sont pas quelques opposants aigris manipulés par la Bbc qui pérorent, mais des traitres officiels…».
Soulignant que «Moustapha Diakhaté n'a pas fini de vider son chargeur» et que «le Groupement d'intervention de l'Apr n'ayant pas aux dernières nouvelles réussi à le déloger de l'appartement 221 d'où il cartonne», TAS voit émerger une autre sentinelle. «Le commando Yakham», qui «sait tout, puisant aux bonnes sources», et qui n’a pas tardé à «débusquer officiellement des traîtres tapis au Palais». Heureusement que pour Thierno Alassane Sall, «car cette fois ci ce ne sont pas quelques opposants aigris manipulés par la Bbc qui pérorent», mais «c'est des traitres officiels, dont des ministres conseillers (manipulés parTV5?)». Peut-être que cela expliquerait pourquoi le Président n'aurait pas reçu le rapport de L'Ige, même s’il n’y croit pas un instant. Considérant que cette affaire, avec les «tirs amis» et la cacophonie au sommet de l’Etat, est devenue «une histoire de fous», il note cependant que «même aux fous, il arrive de dire clair et vrai». Et dans cette affaire, il voit bien qu’il y a «trahison et même haute trahison».
Mbaye THIANDOUM