C’est aujourd’hui que le président de l’Union des magistrats sénégalais doit faire face aux enquêteurs de l’Inspection générale de l’administration de la justice (Igaj). Et manifestement, Souleymane Teliko ne sera pas seul dans ce combat. Il a le soutien de ses camarades. Hier, le Comité de Ressort de Dakar s’est réuni pour condamner une «immixtion de la chancellerie» dans le fonctionnement de l’Ums et assurer son «soutien sans faille» au président de leur association.
«Un pour tous, tous pour un», c’est le crédo des magistrats dans ce bras de fer qui oppose le président de l’Union des magistrats sénégalais (Ums) à la chancellerie. Le Comité de Ressort de Dakar, qui regroupe les membres des juridictions de la Cour d’appel de Dakar qui s’est réuni hier pour la circonstance, a assuré son soutien «sans faille» à Souleymane Teliko qui doit être auditionné aujourd’hui par l’Inspection générale de l’administration de la justice (Igaj) dirigée par Cheikh Tidiane Lam. «Le Comité de Ressort de Dakar suit de près l’évolution de cette affaire et réitère son soutien résolu et sans faille au président de l’Ums pour son engagement constant pour la défense des idéaux de l’Ums», lit-on dans le communiqué qui a sanctionné la rencontre.
S’il en est ainsi, c’est que la cellule de Dakar a constaté des déviations de la part de la chancellerie qui prouvent à suffisance, à leurs yeux, que c’est l’Ums qui est visée. D’abord sur la forme, l’Igaj n’avait pas à convoquer «verbalement» le président de l’association. Mais, il y a pire, dans le fond, cette convocation n’aurait jamais dû avoir lieu. «Le président de l’Ums en tant qu’élu et représentant légitime de l’ensemble des magistrats s’évertue à défendre les intérêts matériels et moraux de ses collègues et qu’il n’a, à cet égard, aucun compte à rendre au ministre de la Justice», pestent les magistrats du Comité de Dakar dans leur communiqué.
L’autre grief reproché à la chancellerie et qui les convainc à suffisance dans leur posture, c’est la démission du juge Ousmane Kane. «Cette convocation du président de l’Ums qui intervient après la médiatisation de la démission du collègue Ousmane Kane par la cellule de communication du ministère de la Justice, prouve à suffisance que ce n’est pas la personne du président Souleymane Teliko qui intéresse la chancellerie, mais plutôt l’Union des magistrats sénégalais qu’on cherche à museler», souligne le communiqué. Et de marteler : «le Comité de Ressort condamne sans réserve ces immixtions intempestives de la chancellerie dans le fonctionnement normal des instances régulières de l’Ums». Enfin, pour les membres du Comité, l’urgence présentement pour tous les acteurs de la justice c’est «d’œuvrer à asseoir davantage un climat de sérénité et de responsabilité pour mieux répondre aux nobles aspirations de nos concitoyens», précisent-ils dans le document.
Alassane DRAME