La justice est véritablement entrée en action dans ce scandale à 10 milliards. Commençant l’enquête par les témoins, les éléments de la Division des investigations criminelles qui cherchent des preuves ont cuisiné Babacar Mbaye Ngaraaf pendant près de 7 tours d’horloge.
C’est donc parti ! L’enquête a commencé, curieusement, du reste, avec l’audition des témoins. Et pour commencer, c’est Babacar Mbaye Ngaraaf qui a ouvert le bal. Le président de l’Alliance Sauver le Sénégal (ASS) a été entendu, hier, par les éléments de la Brigade des affaires générales de la Division des investigations criminelles (Dic). Démarré à 9 heures 5 minutes, l’audition n’a pris fin qu’à 15 heures 57 minutes. Pendant près de 7 tours d’horloge, Mbaye Ngaraaf a été soumis au feu roulant des questions des éléments enquêteurs. Les questions tournaient autour de cette affaire du pétrole : pourquoi il a déposé une plainte à l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) ? A-t-il des preuves d’une quelconque tentative de corruption touchant Aliou Sall ou une autre personne ? Peut-il apporter des documents pouvant attester d’une quelconque corruption dans ces contrats pétroliers ? etc. Ce sont là, entre autres, les interrogations des éléments de la Dic.
Le dispositif des enquêteurs était assez impressionnant, si l’on en croit Babacar Mbaye, qui précise que les agents enquêteurs ont été très courtois, mais très sérieux dans leur travail. «Les enquêteurs m’ont reçu dans une bonne ambiance, me permettant de pouvoir répondre en toute quiétude et en toute lucidité aux questions qui m’ont été posées», s’est exprimé d’emblée Babacar Mbaye Ngaraaf, que nous avons joint au téléphone. Le président de l’ASS de poursuivre : «je rends grâce à Dieu de nous avoir donné l’opportunité de pouvoir jouer notre partition dans la recherche de la vérité ô combien importante pour les Sénégalais. Et j’invite tous les Sénégalais, de quelque bord qu’ils soient, à travailler plus pour l’éclatement de la vérité».
Par ailleurs, le président de l’ASS souhaite une célérité dans le traitement de ce dossier. «Nous savons certes que le temps de la justice n’est pas le temps des autres, mais nous souhaitons cette fois que le temps de la justice soit le temps du peuple, impatient de connaître la vérité. Mais surtout que tout se passe dans les règles de l’art, en conformité avec la loi. Mais que l’enquête se fasse également en mode fast-track».
Alassane DRAME