
A cinq mois du scrutin présidentiel de 2024, c’est parti pour la fatidique épreuve de la campagne de collecte de parrainages. Hier vendredi, les mandataires des candidats déclarés à l‘élection présidentielle de 2024 se sont présentés à la Dge pour le retrait des fiches de collecte des parrainages. Seulement, selon les forces vives de F24, il s’agit d’un « processus d’application d’une législation antidémocratique ». L’organisation de la société civile s’appuie sur le fait que le système de parrainage adopté le 19 avril 2018 par l’Assemblée nationale a été jugée illégale par la Cour de la Cedeao qui avait ordonné sa suppression dans un délai de six mois. Ainsi, persiste le F24, en refusant de retirer cette loi, « préjudiciant les droits civils et politiques des Sénégalais, instituant entre les acteurs une rupture d’égalité et violant le secret de vote », le gouvernement se met délibérément hors la loi. Aussi, le F24 de dire qu’en exigeant la « lettre de désignation dûment signée par le candidat à la candidature », le gouvernement montre sa volonté de se substituer au Conseil constitutionnel pour éliminer en amont des candidatures.
Les états-majors des partis politiques se sont rués au niveau de la Direction générale des Élections (Dge), hier vendredi 29 septembre 2023. La cause, le gouvernement du Sénégal a convoqué les mandataires des candidats déclarés à l‘élection présidentielle de 2024 pour le retrait des fiches de collecte des parrainages. Seulement, en le faisant, l’Etat du Sénégal enclenche le processus d’application d’une législation antidémocratique. En effet, dans un communiqué publié hier, le F24 note que le système de parrainage adopté le 19 avril 2018 par l’Assemblée nationale a été jugé illégal par la Cour de la Cedeao le 28 avril 2018 qui avait ordonné sa suppression dans un délai de six mois.
« Faut-il rappeler que cette loi d’éviction, arbitraire et discriminatoire a créé une véritable hécatombe dans les rangs des vingt-sept (27) candidats à l’élection présidentielle de 2019 dont certains ne parviennent pas encore à comprendre les raisons de leur inéligibilité », questionne le F24, ajoutant qu’en raison du fait que « les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois nationales, l’arrêt de la Cour de justice de la Cedeao revêt un titre exécutoire, définitif et inattaquable en droit. »
Ainsi, ajoute l’organisation de la société civile, en refusant de retirer cette loi, préjudiciant les droits civils et politiques des Sénégalais, instituant entre les acteurs une rupture d’égalité et violant le secret de vote, le gouvernement se met délibérément hors la loi. « En exigeant la ‘’lettre de désignation dûment signée par le candidat à la candidature’’, le gouvernement montre sa volonté de se substituer au Conseil constitutionnel pour éliminer en amont des candidatures », ajoute-t-elle.
Pour F24, on doit se demander comment comprendre que le gouvernement qui refuse de se soumettre aux décisions de la Cour de la Cedeao soit cependant prompt à répondre favorablement à la demande de cette institution pour une aventure guerrière au Niger où de jeunes Africains seront appelés s’entretuer pour des intérêts étrangers aux populations africaines ? « Constatant la propension du gouvernement sénégalais à violer les lois nationales et supra nationales, l’Usl et F24 ont respectivement adressé à la Commission de la Cedeao et à sa présidence des correspondances de dénonciation et de demande de sanctions contre les dirigeants de la République du Sénégal pour manquements aux obligations communautaires : violation grave des droits humains et maintien d’une législation antidémocratique », rapporte le communiqué.
Ainsi, dit le F24, en attendant la réaction des instances de la Cedeao, il convient de prendre les dispositions au plan national afin que le parrainage ne demeure une nébuleuse faisant planer une incertitude totale sur la participation de nombreux candidats. Poursuivant, il indique qu’il importe à ce titre que le logiciel et le fichier, qui constituent la matrice du système de parrainage, cessent d’être une arme létale entre les mains du gouvernement qui s’octroie le pouvoir ultime de sélectionner, selon son bon vouloir, les admissibles à la conquête du pouvoir.
Pour ce faire, note encore le document, les acteurs engagés pour le triomphe de la charte de F24 et tous les citoyens épris de paix et de justice doivent se mobiliser pour réclamer trois choses.
Il s’agit d’abord de réclamer « la mise à disposition du fichier électoral à tous les candidats dans un délai permettant un contrôle fiable des parrainages ». Il s’agit ensuite de réclamer « un dispositif consensuel permettant une maitrise et un contrôle du logiciel par l’ensemble des informaticiens délégués par les candidats ». Et enfin de réclamer « une élection présidentielle inclusive et sincère, transparente et apaisée en 2024 ».
Et le comité exécutif du F24 d’ajouter que s’il n’est pas trop tard pour bien faire, il revient aux citoyens de veiller à ce que leurs droits soient respectés et que leurs acquis démocratiques soient préservés conformément aux dispositions constitutionnelles.
Sidy Djimby NDAO