Les entreprises qui avaient déposé des demandes pour la mise en place d’une industrie de farine de poisson peuvent encore attendre. En effet, d’après le ministre de la Pêche, Aminata Mbengue Ndiaye, ils sont actuellement à la phase de mise en place des termes de référence et des documents techniques pour une meilleure analyse. C’était à l’occasion de la visite des entreprises de pêche du Mole 10. Accompagnée du Directeur général du Port autonome de Dakar, Aboubacar Sadikh Bèye, la ministre de la Pêche s’est dit satisfaite des avancées graduelles notées, notamment du point de vue de la qualité et de l’hygiène.
Cinq, c’est le nombre d’entreprises de pêche qui ont reçu, hier, la ministre de la Pêche et de l’Économie maritime, Aminata Mbengue Ndiaye. Il s’agit de F2T, Scasa qui est la vitrine entre le Sénégal et la Corée, Flash Afrique, Sopasen et Sénégal Pêche. Ces entreprises ont profité de l’occasion pour faire visiter par le ministre leurs locaux, présenter leur feuille de route mais aussi poser leurs doléances. La relance de la Société nationale de conserverie du Sénégal (Sncds), devenue la Société de conserverie en Afrique SA (Scasa), depuis 2013, a été loin d’être évidente. Et cela, les autorités de ladite société l’ont bien fait comprendre à la ministre. Cette dernière, qui a félicité l’entreprise pour les performances notées depuis sa création, a demandé du temps pour que les différents acteurs puissent trouver de meilleures solutions, pour que chaque partie puisse y gagner.
A Sopasen, les responsables ont sollicité de la part de la ministre du matériel, notamment des camions frigorifiques, pour le respect de la chaine de froid. La ministre, qui a été très attentive aux requêtes des différentes entreprises, promet d’apporter des solutions. Elle s’est dit satisfaite des progrès des industries de pêche. «Ce que nous avons vu constitue une fierté pour le Sénégal et je suis persuadée que le Président serait aussi fier que nous s’il visite ces différentes entreprises», a-t-elle laissé entendre
Avant de poursuivre : «tout d’abord, parce qu’elles disposent de leurs propres armements de pêche, ensuite du point de vue de la qualité et de l’hygiène, elles font des avancées énormes. Cela nous a permis aujourd’hui d’avoir un agrément et de permettre à nos industriels d’exporter aux États-Unis, en Arabie Saoudite et dans d’autres pays où l’accès est très difficile».
Mme Aminata Mbengue Ndiaye ajoute : «nous avons vu des produits de très grande valeur et assez diversifiés. Et pour ça, je les félicite. Dans le cadre du Plan Sénégal émergent, nous avons besoin d’industries qui exportent pour nous permettre d’avoir des devises, mais aussi d’avoir une disponibilité alimentaire qui est très importante, surtout en ce qui concerne la production de poisson et de viande qui nous permettent d’avoir des protéines d’origine animale qui aident la population à mieux se former et à mieux s’alimenter. Il faut également saluer le dynamisme dont ils font preuve. A regarder de leurs débuts, jusqu’à maintenant, ils ont fait des avancées graduelles et ils nous ont assuré qu’ils sont encore en train d’investir davantage pour produire et améliorer la qualité».
UN PACKAGING LOCAL, UNE NECESSITE AUJOURD’HUI
Pour cette dernière, il faudrait que les entreprises de pêche se penchent sur le packaging local, qui est un réel avantage dans la présentation des produits finaux. «Il a été remarqué que pour la plupart des produits que nous avons, ce qui nous manque, c’est d’être bien présenté, avec un emballage qui attire le client. Et dans ce cadre, ils sont en train de s’organiser pour que, de la même façon qu’ils ont amené nos produits pour les faire emballer, au niveau du Sénégal, nous avons insisté pour qu’il y ait une industrie qui se chargera des emballages. Cela nous permettra d’améliorer la présentation des produits locaux que nous avons», explique-t-elle.
LES ACTEURS DE L’ECONOMIE MARITIME NE SERONT PAS EN RESTE DANS LE DIALOGUE NATIONAL
La question des usines de fabrication de farine de poisson au Sénégal, qui inquiète les acteurs de la pêche, a également été soulevée par la ministre. D’après cette dernière, il faudrait encore attendre pour finaliser les travaux en cours. «Certaines entreprises nous ont parlé de la farine de poisson. Nous sommes en train de préparer les termes de référence et un document technique qui nous permettra d’analyser toutes les déclarations sur la farine de poisson, pour voir si réellement ça perturbe la consommation en poisson de nos populations, pour voir également quelles alternatives adopter. Parce qu’aujourd’hui, nous avons beaucoup de demandes de nationaux et même d’étrangers, qui souhaitent ouvrir des industries de fabrication de farine de poisson. On va analyser avec l’ensemble des parties prenantes, pour discuter et voir les meilleures pratiques à adopter par rapport à cela».
Suite à la proposition du chef de l’Etat d’organiser un dialogue national, la ministre de la Pêche de rassurer que les acteurs de l’économie maritime ne seront pas en reste. «Les acteurs de la pêche ont déjà réfléchi sur une proposition concrète à faire au président de la Commission nationale du dialogue, pour donner la contribution du secteur, les préoccupations du secteur ; et ils ont même fait des propositions de solution».
Khadidjatou DIAKHATE