Ibrahima Sèye, Ousmane Mbaye Bodian, Modou Bousso Diouf, Abdourahmane Fall, Boubacar Seck Sadio, Sana Diédhiou et Doudou Sané, tous ex-délégués de la société Diprom, crient leur désarroi, après avoir pourtant obtenu la condamnation de l’entreprise à leur payer au total 115 millions de francs, à raison de 13.950.000 francs chacun. Seulement, malgré la sanction infligée par le juge, Diprom s’obstine à ne pas leur remettre un kopeck. L’entreprise est confortée dans sa décision par une ordonnance du Premier président de la Cour d’appel de Dakar, Demba Kandji, qui, sur requête des conseils de Diprom, qui lui ont fait part des difficultés de l’entreprise, mais également de la dissolution et de la fermeture d’une branche de Diprom, en l’occurrence Sitra, a ordonné la «suspension» de l’ordonnance du juge des référés qui octroie les 115 millions de francs aux délégués «jusqu’après dépôt préalable d’une caution de 40 millions de nos francs».
L’ordonnance du Premier président de la Cour d’appel de Dakar jugée «injuste»
Pour les huit délégués du personnel, cette ordonnance du Premier président de la Cour d’appel de Dakar est «injuste», surtout qu’elle tombe sur des travailleurs licenciés «abusivement». «Depuis notre licenciement nous sommes restés 15 mois sans salaire. Malgré la condamnation, Diprom ne nous a payé aucun sou. Alors où peut-on trouver 40 millions de francs ? », s’est emporté Ibrahima Sèye, qui nous a rendu visite, hier. Il ajoute : «nous avons des familles et nous peinons à joindre les deux bouts. Nous ne comprenons pas cette décision du juge Demba Kandji. Nous ne demandons rien de plus que le respect de nos droits».
Pour entrer dans leurs fonds, les ex-délégués du personnel de Diprom ont saisi par lettre, en date, du 17 octobre 2017, le ministre de la Justice pour lui faire part de leur désarroi ainsi que les associations des droits de l’homme.
En fait, suite au licenciement des huit délégués, ces derniers se sont plaints devant l’Inspecteur du travail qui a donné tort à l’entreprise, avant de lui demander de les réintégrer dans Sitra ou dans d’autres branches de l’entreprise. Le ministre du Travail a également joint l’inspecteur après qu’il a été saisi. Mais, Diprom est restée toujours campée dans sa position, attaquant même l’arrêté du ministre devant la Cour suprême qui n’a toujours pas statué. Entre temps, le juge des référés a condamné la société à payer des arriérées de salaire avec une astreinte de 75.000 francs par jour de retard, après qu’ils sont restés 6 mois sans salaire. C’est la liquidation de l’astreinte qui a atteint 115 millions de francs.
Alassane DRAME