Accoucher dans les toilettes de sa maison avant d'étouffer son nouveau-né qu'elle a ensuite jeté dans les ordures après l'avoir mis dans un sac, c'est l'acte ignoble qu'a commis Aïda Khoudia Sall. Cette accusée, âgée de 19 ans au moment des faits en 2019, avait agi de la sorte, dit-elle, par peur de représailles de la part de sa mère, puisque son amant avait refusé la paternité de son enfant. Malheureusement, elle risque 5 ans de réclusion criminelle si le juge suit le procureur dans ses réquisitions alors qu'elle est sous mandat de dépôt depuis plus de 2 ans.
«Le 18 mars 2019 est la pire journée de ma vie. J’avais la gorge sèche en sachant que mon bébé était au milieu des ordures. L’enfant était né vivant. Je l’ai asphyxié. Je ne voulais pas le garder car j’avais peur des représailles de mes parents. Quand mon petit-ami a refusé la paternité de notre enfant, j’étais désemparée. Ma mère a toujours ignoré mon état». Ce sont là les confessions de l'élève de Seconde, Aïda Khoudia Sall, devant le juge de la chambre criminelle de Dakar où elle a comparu hier pour des faits d'infanticide. À l'époque des faits, en 2019, cette accusée était juste âgée de… 19 ans. Dans l'immeuble dans lequel elle vivait avec ses parents à Liberté 6, il y avait un garçon du nom d'Abdou Konté qui venait là-bas en vacances. Ce faisant, les deux ont fini par avoir une liaison amoureuse. Malheureusement pour elle, Aïda Khoudia Sall est tombée enceinte des œuvres de son amant. Mais, celui-ci a catégoriquement refusé la paternité de la grossesse. Là, cette gamine qui ne savait plus où donner de la tête, a caché sa grossesse aux regards indiscrets. Ce qu'elle a bien réussi. Car, durant 9 mois, personne n'était au courant, ni même sa pauvre mère Maguette Diop. Cette dernière n'avait même pas constaté le changement morphologique de sa fille. N'ayant pas fait de visites prénatales durant tout ce temps, Aïda Khoudia Sall avait fini par accoucher dans les toilettes de sa maison.
Elle met le cadavre du bébé dans un sac de riz qui contenait des déchets ménagers avant de le jeter sur la charrette qui ramassait les ordures
Ainsi, le jour de la délivrance, elle ne cessait de faire des allers et retours entre sa chambre et les toilettes. Et lorsqu'elle a finalement accouché ce 17 mars 2019, elle étouffe le nouveau-né de sexe féminin, le met dans un sachet avant de le cacher soigneusement dans une bassine. Et c'est le lendemain de son accouchement qu'elle a mis le cadavre de son bébé dans un sac de riz qui contenait des déchets ménagers avant de le jeter sur la charrette qui ramassait les ordures dans son quartier. Cependant, son cauchemar était loin de se terminer, car le charretier a découvert le cadavre du nouveau-né au moment où il arrangeait les déchets. Comme c'est une affaire délicate, il a alerté les limiers qui ont aussitôtcommencé leurs investigations. Et connaissant pratiquement la zone qu'il avait l'habitude de sillonner pour ramasser les ordures, le charretier avait réussi à démasquer Aïda Khoudia Sall. Celle-ci, interrogée, n'avait pas eu de difficultés à reconnaître les faits. Née en 2000, Aïda Khoudia Sall qui est en détention préventive depuis le 25 mars 2019 risque 5 ans de réclusion criminelle à l'issue des réquisitions du représentant du procureur, malgré son mea culpa à la barre. Son avocat ayant sollicité une application bienveillante de la loi, elle sera fixée sur son sort le 7 décembre 2021.
Fatou D. DIONE