MbarackFall a été tué alors qu’il tentait d’aller aux États-Unis par voie terrestre depuis le Brésil où il résidait des années durant. Âgé de la trentaine, Pape Fall comme l’appellent ses proches était un fils exemplaire, un garçon courageux qui a très tôt compris le sens de la famille. D’après Mame Diarra Bousso, tout ce que son fils souhaitait en quittant le Brésil pour aller aux États-Unis, c’était rendre sa mère heureuse.
C’est une mère meurtrie qui témoigne sur son fils.«Je rends grâce à Allah. Je rends grâce à Allah. Que la terre lui soit légère», déclare Sokhna Mame Diarra Niang, mère de la victime au micro de Thiès Info.D’après cette dernière, elle a appris le décès le jour même où celui-ci a eu lieu. En effet, explique-t-elle, c’est son frère qui lui a donné l’information. «Quand il est venu, il ne m’a pas dit dès le début qu’il s’agissait de Pape Fall. Je pensais que c’était une de mes sœurs. Lorsqu’il m’a dit que c’était Pape Fall, c’était un choc, mais je m’en suis remis à Dieu», soutient la mère éplorée.Pape Fall, poursuit sa mère, était un jeune très ambitieux qui, depuis le jeune âge, eétait très responsable. Et pour réaliser ses rêves, il n’a pas hésité à émigrer.«Pape Fall a commencé à participer à la dépense quotidienne quand il était apprenti tailleur. Chaque jour, il versait 200 F et quand il gagnait quelque chose, il m’apportait tout l’argent. C’est quelqu’un qui a beaucoup fait pour la famille, pour moi», raconte-t-elle.
Sa générosité était légendaire. Son sens du partage faisait de lui, un homme apprécié. «C’est lui qui a initié dans la maison le bol pour les talibés. Et ça, bien avant même son départ. Et jusqu’à présent, Les enfants viennent manger à la maison», témoigne la mère.
D’après elle, Pape Fall a toujours interdit à ses amis et frères d’emprunter cette route. Il répétait toujours que la voie était dangereuse. «Je ne peux pas me rappeler le nombre de fois qu’il répétait que cet axe était un risque. Et aujourd’hui, on apprend qu’il est décédé sur cette même route. On s’en remet juste à Dieu. C’est son destin, il n’y pouvait rien», explique-t-elle.
«Il m’avait acheté un téléphone portable. Le jour où je l’ai reçu, c’est ce même jour que j’ai appris son décès»
Il y a juste deux mois, il était revenu du Brésil. Une visite surprise pour sa maman qui ne s’y attendait pas. «Quand j’ai entendu des voix cette nuit-là, je pensais au début que c’était son frère. En étant plus attentive, j’ai réalisé que c’était lui, c’était bien Pape Fall. Et quand je l’ai aperçu, je me suis empressée d’aller le prendre dans mes bras. Tout mon corps tremblait. Ce que je ressentais était indescriptible», explique-t-elle.
Dés moments forts de retrouvailles, de discussions, mais aussi de promesses. «Il m’avait promis de m’acheter un téléphone portable pour qu’on puisse communiquer régulièrement. D’ailleurs, le jour où j’ai reçu le portable, c’est ce même jour que j’ai appris son décès. Je prie pour que la terre lui soit légère. Qu’il repose éternellement au Paradis», prie cette mère croyante.
Khadidjatou DIAKHATE