Dans un «message destiné d'abord» aux disciples mourides, et ensuite aux Sénégalais, Serigne Mountakha Mbacké a condamné la vague de violences et de meurtres qui secoue le pays ces derniers jours. Rappelant l’importance de la vie humaine et les conséquences qui frappent celui qui l’ôte, surtout de manière volontaire, le Khalife, par la voix de son porte-parole Serigne Bassirour Abdou Khadre, a invité au retour à Dieu et à ses enseignements, seuls capables de nous éviter ces drames que nous connaissons actuellement.
La série de meurtres violents, notamment de jeunes filles, qui a secoué le pays ces derniers jours, n’a pas laissé Touba indifférent. Par la voix de son porte-parole, Serigne Bassirou Abdou Khadre, le Khalife général des Mourides a élevé la voix. Et c’est pour condamner avec la dernière énergie ces drames et rappeler les commandements de l’Islam en la matière. «Quiconque ôte la vie à une personne de manière accidentelle, est obligé, s'il est de sexe masculin, d'acheter 100 chameaux en guise d'indemnités pour ses héritiers et 50 si l'auteur est une femme. Celui qui tue une personne avec préméditation est immédiatement soumis à la peine capitale et l'enfer sera sa dernière et éternelle demeure», a déclaré le guide des Mourides. Qui dit «avoir remarqué que les meurtres sont devenus monnaie courante». Se rapportant aux propos d’Allah, le marabout trouve cette violence gratuite et ces meurtres ignobles, d’autant que, selon lui, Dieu dit que «celui qui tue une personne semble avoir tué toute l'humanité et subira une sanction égale à la gravité de l'acte commis». C'est la raison pour laquelle, fait-il remarquer, «nul n'a le droit de disposer de la vie des êtres humains à sa guise».
Sans pour autant prôner directement la loi du talion, le Khalife, qui se réfère à la position des «intellectuels religieux», souligne que ces derniers se sont tous accordés sur le fait que «nul ne tuera s'il est certain qu'il sera à son tour tué, juste après son forfait». Donnant des indications aux fidèles pour échapper aux tentations qui conduisent souvent aux meurtres, Serigne Mountakha Mbacké les invite au retour à Dieu et à Ses recommandations. «En tant que musulmans, usons de notre première arme, qui est de prier et de solliciter le pardon divin».
Si le Khalife s’est vu dans l’obligation de s’exprimer sur la situation, c’est parce qu'il est conscient, en tant que guide d’une communauté, et au vu de tout ce qu’il incarne pour cette communauté, pour le pays et la Umma d’une manière générale, que «son devoir est de donner des indications toutes les fois qu'il y a urgence». Et en cela, il précise ne suivre que la voie tracée par ses prédécesseurs qui, dans de pareilles circonstances, ne manquaient jamais à leur obligation de satisfaire cette «exigence» de parler aux fidèles et aux populations, pour les ramener à Dieu, les orienter et réorienter.
Mbaye THIANDOUM