L’organisation dans le courant T3-2020 d’un conclave aux fins de travailler sur les textes du Parti socialiste et son organisation, repenser l’offre socialiste et la repositionner, établir un nouveau contrat de communication avec l’électeur sénégalais (qui rajeunit). Mais également définir une approche politique pour les élections locales de 2021 et la tenue du prochain congrès ordinaire, c’est ce qu’Alpha Baïla Guèye a proposé à ses camarades, la semaine dernière en réunion du Secrétariat exécutif national. Lors de cette réunion, il a aussi dit ses vérités sur ce qu’il considère comme les causes de la descente aux enfers des socialistes.
Le Parti socialiste ne va pas être en marge des compétitions électorales, même s’il est dans la majorité présidentielle. Preuve que le parti laissé par Ousmane Tanor Dieng ambitionne d’aller plus loin, Alpha Baïla Guèye, qui intervenait à la réunion du Secrétariat exécutif national (Sen) la semaine passée, plaide déjà pour des mesures fortes. En effet, sans compromettre leur compagnonnage avec le Président Macky Sall, le patron des cadres «propose l’organisation dans le courant T3-2020 d’un conclave aux fins de revisiter les textes du Parti socialiste notamment et son organisation, de repenser l’offre socialiste et de la repositionner, d’établir un nouveau contrat de communication avec l’électeur sénégalais (qui rajeunit). Mais également de définir une approche politique pour les élections locales de 2021». Les conclusions issues de ces travaux, propose-t-il, devront faire l’objet d’une appropriation lors d’un congrès extraordinaire à organiser courant T2-2021 et la tenue du prochain congrès ordinaire.
«La bataille contre Wade a duré pour nous de février 2000 à février 2012 sans interruption»
En faisant ces propositions, Alpha Baïla Guèye n’a pas manqué de revenir sur l’histoire qui, rappelle-t-il, n’a pas toujours été tendre avec les socialistes depuis la perte du pouvoir en 2000. «Après notre défaite, il nous aura fallu plusieurs années pour stabiliser le parti», a déclaré Alpha Baïla Guèye. Qui ajoute : «ayant subi un assaut d’une intensité inattendue, certains responsables et militants ont préféré transhumer pour se tirer d’affaire. Avec un sens élevé du devoir militant, les camarades qui sont restés autour de la direction du parti ont assumé une opposition radicale et payé un lourd tribut, avec de multiples arrestations et incarcérations de camarades. La bataille contre Wade a duré pour nous de février 2000 à février 2012 sans interruption. Malgré notre forte implication dans la mise en place et l’animation de plusieurs dynamiques politiques, nous n’avions pas pu, en 2012, nous imposer comme une alternative en face de nos partenaires et aux yeux l’électeur sénégalais».
Les autres facteurs de la perte de vitesse du Ps
Et comme pour dire que ce n’était pas là les seules causes de la perte de vitesse du Parti socialiste, le patron des cadres de dire que de 2014 à 2016, alors qu’ils devaient avancer groupés et surtout consolider les acquis, le Ps a très mal négocié et appréhendé les fortes dissensions intervenues dans le parti. «Le référendum à lui seul n’aurait pas suffi à nous plonger dans cette excentricité. Nous devons à la vérité de dire que nos camarades dissidents avaient également mal agi et s’étaient lourdement trompés dans leur jugement. La conséquence a été leur exclusion et une perte d’intensité du parti, particulièrement à Dakar. A tout cela s’ajoute la perte brutale de notre ancien Secrétaire général et l’avènement de la pandémie du Covid-19 dans un contexte où nous devons plus que jamais rassurer les militants et sympathisants du parti sur la prise en charge de leurs préoccupations politiques».
Madou MBODJ