C’est Cap Sagna, lieutenant de Salif Sadio, qui a lu le communiqué écrit par son chef. Après la lecture, le sieur Sagna a tenu à expliquer le contenu du communiqué à la population venue nombreuse pour écouter la communication du maquis, l’aile armée du Nord Sindian dirigée par Salif Sadio. Dans sa communication, Cap Sagna n’a pas raté Robert Sagna, la plateforme des femmes et toutes les Ong basées à Ziguinchor qui disent œuvrer pour le retour de la paix en Casamance. Il les a taxés de vivre de cette crise et n’en veulent en aucun moment la fin. «L’abbé Augustin Diamacoune Senghor avait soutenu que le Sénégal ne pourra jamais nous vaincre avec les armes. Sachant qu’il n’est pas en mesure de gagner la guerre par les armes, il a utilisé une autre arme, le pouvoir de l’argent pour tromper les Casamançais. C’est pourquoi nous vous demandons de faire beaucoup attention. Depuis le démarrage de la crise, le Sénégal a réussi à avoir des contacts dans tous les villages, pour savoir ce qui se passe et nous espionner. Salif demande d’arrêter ce qu’ils font. Nous les connaissons et savons ce qu’ils font journellement. Tous vos noms sont avec nous. Pour diverses raisons qui vous a poussés à faire cela, nous vous demandons d’arrêter, parce que tout le monde rendra compte lorsque la Casamance prendra son indépendance. Sans quoi, le moment venu, toutes ces personnes connues de tous seront obligées de quitter le territoire de la Casamance». «L’exemple le plus patent, la Guinée-Bissau, plus proche. Ceux qui travaillaient pour le compte des colons portugais contre la populations, étaient obligés de quitter le pays au lendemain de l’indépendance par peur de subir les règlements de compte. Donc, que ces gens arrêtent, qu’ils soient civils, militaires, paramilitaires et autres. En tout cas, le Mfdc vous a avertis». «L’autre point dont il nous a demandé de vous parler, c’est les Ong du genre d’Ussoforal, de la plateforme des femmes, le groupe de réflexion Grpc et tant d’autres qui sont à Ziguinchor, qui ont pour objectif de détourner la dynamique de l’indépendance de la Casamance pour, disent-ils, instaurer la paix. Malheureusement, c’est des Ong qui vivent aux dépens de cette guerre». «Le groupe de réflexion, c’est des Casamançais qui se sont réunis et ont réfléchi et l’ont mis en 2012 ou 2013, pour réfléchir sur l’idée de changer l’indépendance au profit de la paix. Ils disent réfléchir et nous donner des orientations pour le développement de la Casamance, tout en écartant l’idée de l’indépendance. Certaines Ong disent que c’est à cause de la crise que la Casamance ne s’est pas développée et aussi c’est pourquoi on est resté dans le maquis. C’est faux. Nous avons du boulot. Et nous sommes fiers de rester dans le maquis pour lutter pour l’indépendance de la Casamance. Nous n’allons jamais reculer tant que la Casamance ne s’est pas séparée du Sénégal. Nous y resterons jusqu’à la mort. Les dirigeants de ces Ong ne cherchent que la popularité. Ils sont finis et ne représentent rien dans la société. Sachant les torts et méfaits qu’ils ont faits, ils s’accrochent à ces Ong pour vous tromper et vous détourner de l’objectif premier qu’est l’indépendance. Robert (Sagna) a profité de tous les régimes qui se sont succédé. Les exactions que vous avait subies, il était présent et était au courant. Pis, il était complice. En son temps, il n’avait pas pensé à réfléchir pour trouver des solutions à ces exactions et y mettre fin. Il n’a pas pensé en son temps à trouver des solutions à ces exactions, à accompagner les veuves, les Casamançais qui avaient des traumatismes… C’est seulement en 2012, vu les avancées de Salif Sadio dans l’idée de l’indépendance, en décrochant la Sant’Egidio comme entité neutre et l’Italie comme pays neutre, qu’il a eu l’idée de créer ce groupe, qui n’est là que pour vivre de cette crise, en remplacement de l’indépendance de la Casamance. Jamais, rien ne remplacera l’indépendance. Le droit de la Casamance à l’accession à l’indépendance est un droit réel, absolu, inaliénable, imprescriptible et non négociable. Jamais la Casamance ne renoncera à ce droit et celui d’en disposer librement et souverainement. En Italie on ne négocie que l’indépendance de la Casamance et rien d’autre que ça». « Notre souhait, c’est la séparation afin que nous vivions comme nous avions vécu avant la colonisation. Robert et sa bande ne peuvent pas nous divertir. En son temps, il savait que Diamacoune était là et il savait tout, il est plus instruit qu’eux. Aujourd’hui, nous, ses successeurs jeunes que nous sommes, et connaissant notre ancrage à l’idée primaire, ils se retournent vers vous la population. Notre objectif, c’est de vous rendre compte, afin que vous sachiez la vérité et en fin de compte, nous séparer du Sénégal pour le bien de la population. Ne les écoutez pas. Chassez-les s’ils viennent chez vous, après avoir mis en place les comités que nous vous avons demandé de constituer. Car ces comités nous faciliteront la tâche pour les communications avec vous. Car nous allons nous adresser aux présidents qui vont vous rendre compte chaque fois que de besoin. Dites-leur qu’ils n’ont jamais défendu les intérêts de la Casamance, qui a longtemps et toujours souffert. La preuve, il y a beaucoup d’universitaires qui n’ont pas de boulot, ils chôment dans leurs villages. Que ce groupe réfléchisse pour trouver du travail à ces jeunes diplômés de la Casamance qui poireautent. L’autre guignol dit qu’il a monté un groupe basé à Mangoucroto à Ziguinchor, Abou Elinkine Diatta. Arrêtez de cotiser pour lui pour, dit-il, faire des sacrifices ; je dirai faire la musique et la bamboula. Il fut un combattant. Il a fui le maquis parce qu’il est un poltron, il est un peureux. Il se permet de dire qu’il est un responsable du Mfdc basé à Ziguinchor et n’est pas du tout inquiété, alors que vous, la population, si vous allez en ville, on vous arrête, vous accusant de rebelles et vous êtes tués. Et lui, un chef rebelle basé à Ziguinchor, est loin d’être inquiété. Vous devrez savoir qu’il y a anguille sous roche. Et les Ong basées à Ziguinchor ne vivent que de la crise. C’est pourquoi elles ne veulent pas que cette crise finisse. C’est pourquoi, le moment venu, ils vont rendre compte. Plateforme des femmes, Ussoforal, Utékoral, Ujamoral, sont tous à Ziguinchor. Ils ne peuvent pas nous divertir parce que Diamacoune nous a tout dit et donné». Baye Modou SARR
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