Voilà une affaire qui va être difficile à juger. Ndjira Kama, restauratrice, a été attraite à la barre hier. Motif : elle est accusée d’avoir caché un cornet de yamba dans le plat de haricots destiné à un détenu. Ce qu’elle réfute catégoriquement. Seulement, le procureur est convaincu de sa culpabilité.
Restauratrice de son état, Ndjira Kama se trouve dans de sales draps. Alors que la détention de la drogue est strictement interdite par la loi, cette dame a eu l'outrecuidance d'introduire à la maison d'arrêt de Rebeussde la drogue qu'elle avait cachée dans un plat. Finalement, elle a été épinglée. Après combien de tentatives réussies ? Personne ne sait. D'après le résumé des faits, Ndjira Kama,tenancière d'une gargote aux alentours de la prison, avait beaucoup des personnes abonnées pour leurs repas journaliers. Et parmi le lot de ces abonnés, figurait un père de famille pour le repas de son fils détenu dans cette prison. Seulement, le détenu est connu dans le milieu de la drogue. De ce fait, lorsque le père du détenu est décédé, le frère de celui-ci a pris la relève et lui apportait à manger.
Un jour, il s'est rendu auprès de la gargotièrepour acheter un plat à apporterau prisonnier. Malheureusement, il avaitoublié sa pièce d'identité. Il est alors revenu auprès de la dame pour lui emprunterla sienne. Elle a accepté sans arrière-pensée. Il est allé se présenter au guichet de la maison d'arrêt avec ladite pièce d'identité pour livrer son frère. Les gardes pénitentiaires, vérifiant au préalable la nourriture avant son entrée dans la prison,ont découvert un cornet de yamba enfoui dans le plat de haricots. Sur le coup, les matons lui ont demandé d'appeler Ndjira Kama, la propriétaire de la carte d'identité nationale qu'il avait présentée. Cependant, informée, la restauratrice a refusé de répondre, prétextant qu'elle était occupée. Elle est alors arrêtée et écrouée pour détention de drogue en vue de l'usage et tentative d'introduction irrégulière de drogue dans un milieu carcéral.
Face au juge, elle a réfutéles accusations et nié avoir mis le cornet de chanvre dans le plat. Des dénégations qui n’ont pas convaincu le procureur qui a requis 6 mois de prison ferme. Avocat de la dame, Me Assane Dioma Ndiaye a plaidé sa relaxe pure. Me Ndiaye a précisé qu'on ne peut pas reprocher à son client la détention d'un produit prohibé. Parce que, dit-il, c'est une victime puisqu'elle est réputée être une dame correcte. Délibéré au 30 mars prochain.
Fatou D. DIONE