Le ministre de la Santé et de l’Action sociale recevait dans son cabinet l’intersyndicale de la santé And Gueusseum pour parapher le protocole d’accord énuméré dans le 4ème plan d’action. Pensant qu’avec cette signature les syndicalistes allaient suspendre leur mot d’ordre de grève. Que nenni ! Mballo Dia Thiam annonce que la lutte va continuer et appelle à un sit-in à Louga le 27 avril prochain, jour du jugement des sages-femmes incriminées dans la mort en couches de Astou Sokhna au centre de santé de Louga, Amadou Sakhir Mbaye.
C’est hier que le ministre de la Santé et de l’Action sociale a paraphé le protocole d’accord avec l’intersyndicale de la santé And Gueusseum. Un protocole d’accord qui, selon le président de ladite intersyndicale, ne suffit pas pour lever le mot d’ordre de grève. Mballo Dia Thiam est formel. «Nous avons décidé avec le 4ème plan d’action d’organiser un sit-in. C’est bien avant l’organisation de ce procès. Le 27 prochain est programmé un sit-in national de 10h à 14h. Maintenant pour l’appel à la paix, le premier problème, c’est la signature de ce protocole porté par le préavis de grève qu’on avait déposé le 16 février qui regroupe des acquis avec le ministère de l’Habitat, le ministre des Collectivités territoriales. Il restait le second point qui était l’engagement de négociations sérieuses sur le système de rémunération. Le ministre dit que cette rencontre sera programmée, ce que nous souhaitons», fait savoir le syndicaliste. A l’occasion du sit-in prévu depuis longtemps, ils ont décidé de se rendre à Louga pour deux raisons justifiées en ses termes. «Mais nous ne pouvons pas faire de sit-in sans avoir une pensée pieuse à nos camarades incarcérées. Nous serons à Louga non pas pour troubler l’ordre public mais c’est pour manifester notre solidarité. C’est pourquoi nous avons demandé à ceux qui peuvent faire le déplacement de porter des casquettes de couleur noire en signe de deuil parce qu’il y a une personne qui est morte qui mérite toute notre compassion, tout comme aussi les sages-femmes incarcérées le méritent», affirme Mballo Dia Thiam président de And Gueusseum.
C’est pourquoi, il rappelle au ministre que malgré ce protocole signé, le mot d’ordre est plus que maintenu. Après le sit-in du 27 avril, une autre grève de 72h est prévue pour le 4-5-6 mai et une évaluation le 7 mai. Mballo Dia Thiam se veut clair par rapport à l’inquiétude du ministre sur ce qu’il appelle la défiance de la justice sur la question des sages-femmes envoyées en prison. Il rassure la tutelle en ses termes. «Nous avons aussi entendu l’appel de Monsieur le Ministre. Naturellement, il est dans son bon droit, mais nous rappelons que nous ne faisons pas la grève pour faire obstacle à la justice ou faire pression sur la magistrature. Il y a eu une coïncidence d’événements le 21 avril. Aujourd’hui, nous avons décidé, avec le 4e plan d’action d’organiser un sit-in, mais c’était bien avant la programmation de ce procès», dit-il.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale est très préoccupé par la situation délétère causée par la mort en couches d’Astou Sokhna à la maternité de Louga. Une mort qui a soulevé une vague d’indignation au niveau national des blouses blanches, suite à l’incarcération de 4 sages-femmes considérées comme présumées coupables et leur jugement est prévu pour le 27 du mois. «Nous nous sommes inscrits dans une position de dialogue permanent afin d’éviter toute tension sociale qui ne ferait que ralentir la dynamique d'Émergence par laquelle notre secteur est en train de se positionner. Je lance un appel au calme, à la sérénité et invite tous les travailleurs de la santé et de l’action sociale à poursuivre le travail à continuer aux côtés des malades à demeurer vigilants» supplie Diouf Sarr les syndicalistes d’And Gueusseum dont il a tenté de magnifier la posture qu’il juge responsable et salutaire. «Vous avez adopté une posture responsable mesurée, détachée de toute considération subjective, sans manquer de manifester votre soutien à vos camarades. Mais, il est important de faire confiance à la justice sénégalaise. Le gouvernement fait d’énormes efforts pour renforcer le système de santé et de l’action sociale. La rencontre entre dans la dynamique de dialogue que le gouvernement a entrepris sous l’impulsion du Président Sall avec un engagement entier à accompagner dans la prise en charge des préoccupations. En effet, le gouvernement reste toujours ouvert au dialogue et travaille à l’amélioration des conditions des agents de santé et de l’action sociale», explique Diouf Sarr qui recevait à son cabinet les syndicalistes en ordre de bataille.
Baye Modou SARR
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