Pauvre de Ngagne Badiane qui a eu honte de retourner auprès de sa famille à Louga, après son rapatriement d'Espagne. Marchand ambulant de son état, il a préféré rester à Dakar où il a versé dans le banditisme. Hélas, il a fini par être condamné hier par le tribunal des flagrants délits de Dakar à 2 ans de prison assortis du sursis pour vol dans un moyen de transport.
S'il y a quelqu'un à qui l'émigration n'a pas profité, c'est Ngagne Badiane. Ayant quitté son Louga natal, ce marchand ambulant avait émigré en Espagne à la recherche de lendemains meilleurs. Toutefois, le Lougatois a eu la malchance d'être rapatrié au Sénégal. Face à cette situation difficile à gérer, il a eu honte de retourner dans son fief auprès de ses proches. Ainsi, il a préféré rester dans la capitale Sénégalaise où il s'est reconverti en sans domicile fixe. L'homme qui errait dans les rues de Dakar tendait la main aux autres pour avoir de quoi se mettre sous la dent. C'est dans son activité de manche qu'il a eu à verser dans le banditisme, lorsqu'il a fait la rencontre de jeunes vagabonds qui l'ont initié. Sa fréquentation dans ce milieu interlope l'a conduit à se droguer et à boire de l'alcool. Malheureusement, il a fini en prison pour avoir commis un vol dans un moyen de transport. Infraction pour laquelle il a été jugé hier, devant la barre des flagrants délits de Dakar.
Le prévenu a révélé avoir perdu toute lucidité à cause des stupéfiants qu'il utilisait. «J’avais honte de retourner chez moi. Je suis l’aîné. J’ai deux petites-sœurs et ma mère est malade», a narré Ngagne Badiane sous le regard triste de l'assistance. Pour lui remonter le moral, le juge lui dit : «ce n’est pas une honte d’être pauvre. Tu as besoin d’aide. Il faut retourner à Louga auprès de tes proches».
Le procureur a requis l’application de la loi pénale contre lui avant que son avocat ne quémande la clémence du tribunal pour lui. Au final, le juge lui a tendu la perche en lui infligeant une peine de 2 ans avec sursis. Ce, après l'avoir reconnu coupable du délit pour lequel il est poursuivi.
Fatou D. DIONE