Le président de l’Assemblée nationale a axé principalement son intervention sur les élections.«L'électeur sait qui choisir. La violence n’y a pas lieu d’être. La violence est une mauvaise conseillère. Quand vous y recourrez en matière d’élection ‘’yaa ngi toon’’. Il y a la nécessité d’accepter les différences, dans les convictions et dans l’histoire pour faire un Sénégal encore plus démocratique».Et Niasse, en vrai combattant, pulvérise l’opposition qui a refusé de signer le pacte de non-violence : «le Président a invité les Sénégalais à privilégier le commun vouloir de vie commune. Tout le monde est d’accord là-dessus même s’il y a certains qui ne veulent pas signer la charte de la non-violence, mais ça c’est leur affaire», a indiqué Moustapha Niasse. Qui reconnaît tout de même la problématique de l’eau. «L’approvisionnement de Dakar en eau est un problème fondamental. Mais c’est un problème qui va se régler au fur et à mesure. Personne ne peut nier que l’accès à l’eau est un problème fondamental», reconnait le progressiste en chef de l’Afp.
DéthiéFall : ««2021 a été une année, comme les précédentes avec ce régime, marquée par une gestion sombre et nébuleuse»
Pour sa part, le mandataire national de la coalition YewwAskan Wi a saré le régime.«Nous ne sommes pas une opposition violente. La violence, elle vient d’un autre côté. Il faut que MackySall sache que c’est l’opposition qui est persécutée dans son droit fondamental de poser ses actes légaux en matière d’élection. La petite bête, elle est à chercher ailleurs», indique DéthiéFall. Avant de dénoncer le fait que les émeutes de mars ne soient pas évoquées dans le discours. «J’exige la tenue d'enquêtes libres et transparentes pour faire la lumière sur les morts des manifestations de mars. Il faut situer sans complaisance les responsabilités et permettre ainsi aux familles éplorées et à la nation toute entière de faire leur deuil». Dans la foulée, DéthiéFall a déploré les nombreux scandales zappés par le Président. «2021 a aussi été une année, comme les précédentes avec ce régime, marquée par une gestion sombre et nébuleuse : mauvaise gestion des deniers publics au niveau de la Sar, du Trésor public, de la Poste, de l'Ipres, entre gré à gré et surfacturation…. Maintenant ainsi l'allure exponentielle de la paupérisation et de la tension sociale : grève des boulangers, des transporteurs, du personnel soignant, d'agents de l'administration, des étudiants, et une insécurité de plus en plus endémique. Tout cet état de constatation est inadmissible pour un pays riche au sous-sol mais très pauvre sur sol», note DéthiéFall.
Karim Wade : «Notre pays est victime d’une crise sans précédent qui plonge des millions de nos compatriotes dans l’extrême pauvreté»
Karim Wade, dans son adresse de fin d’année, a lancéun appel aux investis de WalluAskan Wi : «le pouvoir actuel n’a cessé de berner, de tromper les électeurs. Vous devrez respecter scrupuleusement les engagements que vous aurez pris devant les citoyens. Vous rétablirez ainsi le lien de confiance, aujourd’hui rompu, entre le peuple et ses élus». Selon Wade fils, les Sénégalais vivent dans une précarité notoire : «les graves difficultés qui frappent les secteurs clés de notre Nation (éducation, santé, transports, prix des denrées de première nécessité) ont été amplifiées par les effets de l’épidémie de Covid-19. Elles s’ajoutent aux violations continues des droits de l’Homme et au recul de la démocratie. Notre pays est ainsi victime d’une crise sans précédent qui plonge des millions de nos compatriotes dans l’extrême pauvreté».
Pape Diop : «Nous avons trop de contradictions dans notre pays»
Pape Diop, Président de Bok Gis Gis, demande le changement du mode de scrutin. «Lors des prochaines discussions politiques, je souhaite que le mode d'élection soit revu. Les listes proportionnelles et majoritaires telles que définies sont antidémocratiques, donc nous devrons améliorer le mode d'élection et aller vers plus de démocratie», fait-il savoir. Parlant de la proposition de loi criminalisant l’homosexualité, il précise qu’«aucun projet de loi n'est passé à l'hémicycle sauf ceux qui viennent de l'État. Le Sénégal a accepté d'être un pays laïc. De ce fait, il faudra un référendum pour changer cette disposition et instaurer une République Islamique. De ce fait, ce projet de loi pourra passer...».
Le président de Bokk Gis-Gis s’est intéressé à la question de la pêche qu’il estime être un des parents pauvres dans le discours du chef de l’Etat. «La ressource étant très rare, nous devrons aller vers la transformation de toutes nos captures. On ne devrait pas, ou on ne doit plus permettre aux industries d'exportation de produits halieutiques d'exporter des produits non élaborés. Tout doit être transformé sur place pour qu'on ait une plus-value beaucoup plus importante et faire gagner beaucoup d'argent aux pêcheurs sénégalais et aux armateurs. Nous devrons réfléchir sur la signature des accords de pêche. Le dernier accord signé avec les multinationales n'a pas de sens. Nos pays doivent réfléchir pour permettre aux armements militaires de s'équiper et de faire ce que les étrangers viennent faire dans nos eaux territoriales. L'État devrait faire l'effort de créer un comptoir d'or international au Sénégal. Le Sénégal ne gagne rien du tout dans la production des Ics. L'Inde achète l'acide phosphorique et vient nous vendre de l'engrais. Nous avons trop de contradictions dans notre pays»,déplore-t-il.
Baye Modou SARR