Les sages-femmes étaient dans la rue, hier, en grand nombre. A la veille de la journée du 8 mars, elles ont dénoncé les violences et autres sévices qui leur sont imposés dans l’exercice de leur métier. Elles avertissent que si leurs préoccupations ne sont pas prises en compte, elles n’hésiteront pas un de ces jours en décrétant des journées sans maternité, sans sage-femme avec toutes les conséquences que cela peut engendrer.
Toutes de rose vêtues ou presque, elles étaient une centaine hier à la place de l’obélisque, pour dire stop aux violences et autres sévices qui leur sont imposés dans l’exercice de leur métier. Bigué Bâ Mbodji, qui a parlé en leur nom, ne se fait point prier pour avertir que si leurs préoccupations ne sont pas prises en compte, elles n’hésiteront pas à prendre d’autres mesures plus radicales. «Si nous n'obtenons pas gain de cause, nous allons passer à la vitesse supérieure, en nous alliant aux syndicats pour organiser une grève et suspendre nos activités. Nous allons décréter des journées sans maternité, sans sage-femme, en restant dans les maternités et autres lieux de travail avec le port de brassards rouges», a déclaré la présidente de l’Association nationale des sages-femmes d'Etat du Sénégal (Ansfes).
Elle ajoute que ce ne sont pas les raisons qui manquent pour aller vers une paralysie du système, au regard de tout ce que vivent celles qui sont dans les coins les plus reculés du Sénégal. Elle cite parmi leurs doléances la mise en place immédiate d'agents de sécurité qualifiés et valides au niveau de toutes les maternités du pays, l'accompagnement judiciaire du ministère de la Santé et de l'Action sociale dans la prise en charge des sages-femmes victimes de violences, la mise en place d'une structure de prise en charge psychosociale des victimes de violences, la disponibilité d'un numéro vert au niveau du Ministèrepour signaler les violences. Mais aussi la mise en place d'une plateforme de gestion équitable et transparente dans les affectations et mutations des sages-femmes à l'image des enseignants, un accès équitable à la fonction de chef de poste aux sages-femmes dans le respect des diplômes et grade des agents de santé, une équité dans le recrutement en tenant compte de l’ancienneté et le reversement des contractuelles du Ministère dans la fonction publique à la fin de leur contrat», a égrené Bigué Ba Mbodj.
Baye Modou SARR