C’est acté. Salimata Diop, ancienne ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants, est poursuivie pour 57.062.000 F Cfa. Elle est accusée de complicité de détournement de deniers publics.
Après la levée de son immunité parlementaire, place à l’étape de sa mise en accusation. L’ancienne ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants est désormais mise à la disposition de la commission d’instruction de la Haute Cour de justice. Salimata Diop, plus connue sous le sobriquet Ndèye Saly Diop, est accusée par un rapport de la Cour des comptes de complicité de détournement de deniers publics d’un montant de 57.062.000 F Cfa dans le cadre l’utilisation des fonds alloués pour la lutte contre la Covid-19, selon le rapport de la mise en accusation présenté hier à l’Assemblée nationale.
Selon le rapport les justificatifs de dépenses d’un montant de 36.147.500 F Cfa, supposées avoir été réalisées, étaient les mêmes que ceux qui avaient été produits pour les opérations de la caisse «aides et secours». Le document a aussi indiqué que des aides et secours avaient été versés à des personnes ayant les mêmes prénoms et noms de famille avec des numéros de carte nationale d’identité similaires et parfois les mêmes adresses pour des montants différents, arrêtés à la somme de 52.223.000 F Cfa. Entendu par les enquêteurs, le Dage du ministère s’est expliqué. «Certains de ces supposés bénéficiaires étaient en réalité des fournisseurs. Une partie de ce montant avait servi au paiement de ces derniers et qu’une autre partie, s’élevant à la somme de 22.367.300 F Cfa, avait été distribuée à titre d’appui financier au profit des agents du département, sur décision de «l’autorité». Il avait toutefois reconnu que ces derniers étaient initialement prévus «pour la prise en charge des opérations de retrait des enfants de la rue», renseigne le rapport.
Pour les pièces relatives à cette caisse d’avance, dont la sincérité est ainsi mise en cause, la Cour des comptes avait relevé que l’utilisation d’un montant de 4.828.700 F Cfa n’avait pu être justifiée. «Des présomptions graves et concordantes justifient l’ouverture d’une procédure d’instruction contre Madame Salimata Diop du chef de complicité de détournement de deniers publics d’un montant de 57.062.000 F Cfa», vise le rapport qui ajoute que «les enquêtes de la Division des investigations criminelles ont révélé que le Dage du ministère a déclaré avoir agi sur instruction de son ancien ministre de tutelle, en l’occurrence Madame Salimata Diop, pour effectuer ces décaissements frauduleux».
BMS