Brûlés avec de l'eau chaude puis malmenés, ce sontles tortures qu'ont subi les deux talibés âgés de 8 à 10 ans, Ibrahima Boiro et Assane Diao. Les auteurs de ces actes de barbarie sont les Togolaises Ablavi Justine et sa tante Akuavi Degbetse. Elles reprochaient à ces enfants de faire leurs besoins naturels dans leur arrière-cour. Ces pour des faits de violences et voies de fait et de coups et blessures volontaires avec préméditation qu'elles ont été condamnées, hier, à diverses peines de prison.
Même si on reconnaît que ces talibés ont tort sur toute la ligne, ils ne méritaient pas le sort que les Togolaises Akuavi Degbetse et Ablavi Justine leur avaient réservé. De la pure barbarie, c'est ce qu'ils ont subi de la part de ces deux dames. Selon les éléments de la procédure, les gamins qui sont âgés entre 8 et 10 ans, Ibrahima Boiro et Assane Diao, avaient l'habitude de jouer aux alentours de leur domicile. Cependant, à chaque fois, ils faisaient leurs besoins dans leur arrière-cour. Ce qu'elles n'ont pas du tout apprécié. Un jour, alors qu'ils sont revenus dans les parages et repris leurs habitudes, Akuavi Degbetse et Ablavi ont ébouillanté l'un puis malmené l'autre. C'est pour les infractions de violences, voies de fait et coups et blessures volontaires avec préméditation ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 15 jours qu'elles ont été jugées, hier, devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar.
Âgée de 19 ans, l'étudiante Ablavi Justine a reconnu les faits sans ambages. «De la cuisine où j’étais, j’ai vu l’enfant escalader le mur. J’ai informé ma tante de la présence des enfants. Quand je suis allée voir par la porte de derrière, j’ai vu qu’ils ont encore déféqué. C'est là que je les ai aspergés d’eau chaude», avoue-t-elle. Sa tante Akuavi Degbetse, qui a présenté ses excuses au tribunal,a elle aussi reconnu ces accusations. D'après elle, elle a juste attrapé l’enfant par le dos. Et qu'elle ignorait totalement la manière dont elle l'a blessé. Elle a aussi révélé au juge que son époux avait même promis de prendre en charge la scolarité des enfants jusqu’à la majorité. Représentant de ces enfants talibés, leur maître coranique a attesté que ces prévenues se sont excusées après la commission des faits. Le représentant du procureur a estimé que les faits pour lesquels ces mises en cause sont poursuivies sont établies. Ayant requis 2 ans de prison ferme contre elles, il a indiqué que les faits ont été commis objectivement. Puisque, selon lui, l’une des prévenues a versé de l’eau chaude sur l’enfant.
Avocat des inculpées ayant vivement condamné ces actes, Me Seyba Danfakha a, dans ses développements, dit au juge que la«préméditation» devrait être écartée par rapport à la qualification des faits. À l'en croire, il n’a pas été rapporté que les prévenues se sont concertées pour commettre ces coups et blessures. Au final, après avoir disqualifié les faits en coups et blessures volontaires, le tribunal a condamné Ablavi et Akuavi respectivement à 15 jours ferme et 1 mois ferme de prison.
Fatou D. DIONE