Alors que le pays vit sous le calvaire des inondations dues aux fortes pluies, au nord du pays, un autre danger guette les populations. En effet, le fleuve Sénégal dont les eaux montent de plus en plus, dépassant la coté d’alerte à Matam, pourrait à tout moment envahir les habitations et terres cultivées, avec des dégâts énormes.
C’est la peur dans le Nord du pays. Et pour cause, le niveau du fleuve Sénégal a dépassé la côte d’alerte, 8 mètres, à plusieurs endroits, notamment à Matam, selon le bulletin hydraulique de la division régionale de l’hydraulique de Saint-Louis. «A Matam, le plan d’eau était à la cote de 7m, 92 le 09 septembre 2020 à 8 heures et ce matin à 8 heures la cote est à 8m, 08 contre 8m,20 en 2019 à 8 heures. La tendance est à la montée de 16 cm», indique le bulletin. Qui souligne une tendance générale à la montée au niveau de toutes les stations. Dans les autres stations, la côte d’alerte est à quelques centimètres. A Bakel, la montée est de 23 cm, portant le niveau de l’eau à 9,75m, soit 25cm de moins, pour atteindre la cote d’alerte qui est de 10m dans la localité. A Podor, alors que la cote d’alerte est de 5m, le niveau de l’eau était hier à 4,33m. A Richard-Toll le niveau de l’eau est à 3,03m pour une cote d’alerte fixée à 3,35m.
A Saint-Louis où la cote d’alerte est de 1,75m, le niveau était hier à 1,01m. A Diama, en amont du barrage éponyme, le niveau du fleuve Sénégal était hier matin à 1,92m IGN, contre 1,82 IGN à la même période l’année dernière, et avec un débit lâché de 1479 m3/s contre 1286 m3/s. S’agissant de la situation au niveau des affluents du fleuve Sénégal (Falémé, Bafing, Bakoye), la tendance est à la montée, avec par exemple, 24cm de plus sur la Falémé (Kidira). Selon la division régionale de l’hydraulique de Saint-Louis, «globalement, le niveau amont est en train d’être abaissé pour préparer le passage de la crue sans grande conséquence sur Saint-Louis». Cet abaissement, dit-elle, permet de moduler les eaux vers Saint-Louis et l’embouchure, dont la proximité favorise leur évacuation rapide.
En tout cas, le risque et les craintes sont accrus avec la montée du niveau du fleuve, dont la crue pourrait aller très loin dans les terres cultivées et les villes et villages de la rive, avec des dégâts énormes sur les cultures et les habitations.
Khadidiatou Diakhaté