Ibrahima Ndoye sera enfin fixé sur son sort le 20 mars prochain, après sa comparution, hier, devant le tribunal de grande instance de Tambacounda. En effet, le procès a été rouvert, après une première comparution la semaine dernière, pour visionner à huis-clos le film de l’accident mortel. Un film qui n’a pas été versé aux débats pour des raisons d’ordre public. Le prévenu encourt un an ferme.
Le chauffeur du Pur, Ibrahima Ndoye, devra prendre son mal en patience avant d’être édifié sur son sort dans cette double affaire d’homicide involontaire et de délit de fuite pour laquelle il a, de nouveau, comparu hier devant le tribunal de grande instance de Tambacounda. En effet, le dossier a été plaidé la semaine dernière, avant d’être rouvert hier, suite à la note en cours de délibéré introduite par l’avocat du prévenu, Me Ousseynou Gaye, pour mettre à la disposition du tribunal de nouvelles pièces du dossier. Pour rappel, lors de la première comparution, des captures d’images ont été projetées pour retracer le film de l’accident mortel. Seulement, ces images en noir et blanc, de l’avis des acteurs au procès, étaient de «très mauvaise» qualité. Lors du procès d’hier, de nouvelles images qui retracent étape par étape le film de l’horreur –à l’exception du choc- ont été mises à la disposition du tribunal. Des images insoutenables, au point d’être visualisées à huis-clos par seulement les parties au procès, loin des regards du public venu nombreux assister à l’audience. Une décision prise par le juge pour des raisons sécuritaires, mais également pour éviter de réveiller de douloureux souvenirs.
Le procureur refuse de verser le film aux débats pour des raisons d’ordre public et enfonce le chauffeur du Pur
A la suite de ce visionnage privé, l’audience s’est poursuivie et le représentant du parquet a estimé qu’il ne pouvait verser le film aux débats pour des raisons d’ordre public. Le débat s’est poursuivi et a essentiellement tourné autour du degré d’implication du chauffeur à cet accident, avant que le délibéré ne soit renvoyé au 20 mars prochain. De son côté, le représentant du parquet avait déjà requis un an ferme à l’encontre du prévenu. A l’en croire, les délits reprochés à Ibrahima Ndoye sont avérés et il en veut pour preuve le comportement de celui-ci à la suite de l’accident. Après avoir mortellement fauché la victime, en l’occurrence Cheikh Touré dit Mathieu, accuse le maitre des poursuites, le chauffeur du Pur a poursuivi son trajet et forcé un barrage constitué de jeunes, comme si de rien n’était. Il a parcouru, ajoute-t-il, plus de 100 kilomètres sans se soucier de sa victime.
Le chauffeur du Pur dégage en touche
Un constat loin d’être partagé par le prévenu, qui avait clamé son innocence lors cette première comparution. Même s’il reconnaît avoir heurté une moto Jakarta, il révèle qu’il ne pouvait s’arrêter, car poursuivi par la clameur publique qui voulait le lyncher. C’est plus tard, lorsqu’il a été interpellé par la gendarmerie, à Kidira, qu’il sera informé de la mort par accident du conducteur de Jakarta. Poursuivant, Ibrahima Ndoye de révéler qu’il n’avait pas l’intention de commettre un meurtre. Une thèse confirmée par son avocat, Me Ousseynou Gaye, à la barre. La robe noire estime que son client n’avait nullement l’intention de commettre un meurtre et ne voit pas, dans cette affaire, comment le tribunal pourrait entrer en voie de condamnation contre son client.
Pour rappel, cet accident tragique, à l’origine de l’inculpation de Ibrahima Ndoye, fait suite aux affrontements qui ont opposé des partisans de Benno Bokk Yakaar aux préposés de la garde rapprochée du candidat du Pur, le 11 février dernier, à Tamba.
Moussa CISS
DÉFILÉ DES PRÉSUMÉS MEURTRIERS DU PUR DEVANT LE MAGISTRAT INSTRUCTEUR
8 personnes auditionnées nient tout, les 6 qui restent passent aujourd’hui
La machine judiciaire est en train de s’emballer suite à l’inculpation des jeunes de la garde rapprochée du candidat du Pur à la suite des affrontements du 11 février dernier, qui avaient fait deux morts. En effet, en marge du procès du chauffeur du Pur, hier, les différentes personnes inculpées, au nombre de 14, ont défilé devant le magistrat instructeur. Parmi ces dernières, huit ont été entendues, hier, par le juge d’instruction. Ainsi, en attendant l’audition aujourd’hui du reste de la bande, au nombre de six, leurs co-inculpés, révèlent nos sources, ont tous réfuté les faits qui leur sont reprochés. Une posture qu’ils avaient d’ailleurs adoptée à l’enquête préliminaire.
M. CISS