Ousseynou Sy et ses avocats sont en train de donner le tournis au parquet italien. Son procès ouvert depuis quelques mois, ses avocats ont mis en avant la thèse de la folie. Hier, le tribunal de Milan a ordonné une évaluation psychiatrique pour voir si Ousseynou Sy était en pleine possession de ses facultés mentales lorsqu’il a détourné le bus.
Quelques mois après avoir ému l’opinion internationale en détournant et en incendiant un bus avec à bord plus de 50 écoliers, deux enseignants et un concierge, en mars 2019 à Milan, Ousseynou Sy doit répondre de ses actes dans son procès qui bat son plein en Italie. Contre toute attente, ses avocats ont plaidé la folie au tribunal de Milan. Selon eux, en commettant cet acte, leur client n’avait pas toute sa tête. Malgré la plaidoirie de la défense, le juge a ordonné une évaluation psychiatrique de notre compatriote âgé de 47 ans. L'évaluation aidera à décider si le Sénégalo-italien Ousseynou Sy était en pleine possession de ses facultés mentales lorsqu'il détournait le bus. D’ailleurs, les avocats de Ousseynou Sy ont même lu le communiqué dans lequel ce dernier refuse tout acte de terrorisme mais assimile son acte à une réponse au leader de la lutte anti-immigration. Sy a déclaré au tribunal le mois dernier qu'il n'était ni un tueur ni un terroriste, malgré sa tentative apparente de tuer les occupants de son véhicule. «Je ne suis ni un tueur, ni un terroriste et j'espère que justice sera également rendue à nous Africains», avait dit l'accusé dans une déclaration spontanée à la Cour. Et de poursuivre : «je suis aussi un fils de l'Afrique, l'Afrique que vous connaissez très bien, qui a vu ses fils privés de dignité humaine, de tout droit à la sérénité, au bonheur, même aujourd'hui». «En tant que citoyen italien et africain, j'accuse le leader de la Ligue anti-immigration Matteo Salvini, (qui était vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur au moment du détournement), et son gouvernement des crimes contre l'humanité et de génocide». Notre compatriote a, pour justifier son acte, avancé la thèse selon laquelle Matteo Salvini a condamné de nombreux migrants à la mort et à la torture en bloquant les ports italiens aux navires de sauvetage dirigés par des Ong.
Pour rappel, les carabiniers avaient réussi à faire sortir les enfants en brisant des fenêtres à l'arrière et les deux garçons égyptiens, qui ont été salués comme des héros après avoir téléphoné à la police, ont reçu la nationalité italienne.
Samba THIAM