PRÊT À AGIR AVEC ETIC POUR AWALÉ SENEGAL CI RÉEWUM NGOR: Les forces et les faiblesses de cette nouvelle coalition passées au peigne fin

 
 
 
La République des Valeurs de Thierno Alassane Sall, l’Alliance générationnelle pour l’Intérêt de la République de Thierno Bocoum, Awalé dirigé par Abdourahmane Diouf, Pret avec à sa tête l’ancien parlementaire Cheikh Oumar Sy et Etic d’Ibrahima Hamidou Dème ont formé un bloc pour aller ensemble aux Législatives. Forces et faiblesses de cette coalition devant des mastodontes comme Benno BokkYaakaar et YewwiAskan Wi.
 
 
 
«PRÊT à AGIR avec ETIC pour AWALÉ Sénégal ci RÉEWUM NGOR», c’est la belle trouvaille de Thierno Alassane Sall, Thierno Bocoum, Abdourahmane Diouf, Cheikh Oumar Sy et l’ancien magistrat Ibrahima Hamidou Dème. Une coalition formée apr des «têtes» et de «fortes têtes» prête à aller à l’assaut de l’Assemblée nationale.
Une coalition de plus ? Alassane Ndao, un spécialiste de la sociologie politique, répond par l’affirmative. Pour lui, contrairement à ce qu’on pense, l’opposition ne constitue pas une seule composante. «La naissance de cette coalition ne fait que confirmer que l’opposition est traversée par des clivages», dit-il. Ce que confirme son collègue à l’Ufr Science politique de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Moussa Diaw. Pour l’enseignant chercheur en science politique, «c’estune coalition de trop, car il y en a plusieurs au niveau de l’opposition. L’opposition sera fragmentée, elle va se retrouver dispersée, ce qui ne les arrange pas dans ce contexte. La situation politique, les rapports de force commandent de s’unir, de faire bloc si l’opposition veut relever le défi pour imposer une cohabitation. Sinon, ça sera la dispersion des voix». Moussa Diaw d’embrayer :«Ce sont des leaders politiques très médiatiques. Mais en termes de représentativité, c’est très léger en dehors de leurs interventions médiatiques. C’est une dispersion de l’opposition qui s’annonce encore. Ils vont réduire les chances de l’opposition en termes de gains de députés».
 
Ibrahima Bakhoum : «c’est des gens très expérimentés»
 
 
Ibrahima Bakhoum, journaliste formateur et analyste politique, lui, se veut prudent, arguant que c’est un regroupement de personnalités qui ont divorcé d’avec des partis et la justice. Cela veut dire que c’est des gens très expérimentés.«Tous viennent de quelque part. Cela veut dire qu’ils ont un vécu politique et parlementaire avec Thierno Bocoum et Cheikh Oumar Sy. Il y a une très forte communicabilité. Il y a Abdourahmane Diouf, Thierno Bocoum qui sont de très bons communicants. Ils ont gardé une présence dans l’espace public. Ce ne sont pas des gens qui s’étaient terrés quelque part. Et puis, Abdourahmane Diouf a beaucoup de punch dans sa communication, il est très convaincant. Ils ont des choses à présenter au public», relève-t-il comme astuce non négligeable.
Il est conforté dans cette hypothèse par Alassane Ndao. «Pour les leaders, c’est de grands orateurs, des technocrates qui maîtrisent le verbe, la communication. Ils ont un discours très technique qui peut toucher les intellectuels, mais pas la masse». Cette coalition regroupe de redoutables communicants, surtout avec l’avènement des réseaux sociaux et la multiplication des médias.
Pour Ibrahima Bakhoum,«rien que pour cette raison, c’est déjà bon. L’électorat a évolué avec l’avènement des réseaux sociaux qui influencent énormément. La preuve par Ousmane Sonko».
Par contre, Dr Alassane Ndao alerte que cela ne suffit pas pour qu’ils aillent au sommet. Car, ce sont des novices en élections législatives. «Ils n’ont jamais mesuré leur poids électoral. Souvent, c’est sous la forme de coalition de partis. C’est un pôle qui refuse de signer un chèque en blanc à l’autre pôle. C’est intéressant d’avoir ces deux blocs apparents de l’opposition».
Et Ibrahima Bakhoum de donner un autre argument pour prévenir à son tour. «Au Sénégal, avoir les meilleures idées, être très fort en rhétorique, en argumentaire technique, tous ces éléments n’ont jamais suffi à faire élire les partis de gauche. Le Pit, la Ld/Mpt, Aj/Pads étaient des partis très forts en dialectique intellectuelle, en discours politique, très clairs et très clairvoyant, mais leurs discours n'ont jamais suffi à mobiliser un très fort pourcentage dans l’électorat», fait-il savoir.
Cela ne signifie tout de même pas qu’ils n’ont pas leurs cartes à jouer. Car Alassane Ndao rappelle que Thierno Alassane Sall a fait mordre la poussière à Idrissa Seck lors des locales. «Sous réserve de Thierno Alassane Sall qui a fait des résultats assez intéressants en gagnant Idrissa Seck dans sa zone, les autres sont des leaders connus par leurs rhétoriques, des partis et mouvements naissants. L’idée, c’est de mutualiser leurs ressources. Thierno Alassane Sall qui a une base plus identifiable que les autres peut apporter cet aspect de popularité. Les autres peuvent travailler autour de la communication et mobiliser leurs ressources intrinsèques mais ce ne sera pas suffisant car pour faire des résultats probants dans les élections au Sénégal, il faut avoir des appareils puissants. Ne serait-ce qu’en termes de mobilisation financière, de personnes, de logistiques de campagne… Il y a tout un ensemble qui devient nécessaire pour faire des résultats»
En tout cas, Ibrahima Bakhoum, se basant sur la qualité de ces personnalités, prévient la mouvance présidentielle. «Quoi qu’il en soit, les avoir face à soi peut poser un problème. Il y a de l’usure du pouvoir de la part de Benno. Il leur faudra un autre discours, une autre pratique pour faire face au discours de ces leaders qui est très bon dans un contexte où ils seront plus présents dans les médias».
Baye Modou SARR
 
Thierno Alassane Sall, tête de liste
Cette nouvelle coalition a un avantage certain. Avant de rendre public son effectivité, les leaders ont d’aord réglé les questions de contingence. Ainsi, il a été décidé que la liste nationale sera dirigée par Thierno Alassane Sall. Le patron de la «République des valeurs» a été propulsé en avant pour beaucoup de raisons parmi lesquelles le fait qu’il est l’aîné, son parcours… Pour le reste, ils sont tombés d’accord sur la composition des listes.
 
La caution déposée hier
Preuve que la coalition intitulée «Alternative pour une Assemblée de rupture (Aar Senegal)» est très en avance sur les autres, elle a déposé sa coalition hier au niveau de la Caisse des Dépôts et Consignations.
 
Caution : Chaque entité a cotisé 3 millions pour la caution
Pour la caution, la coalition «Alternative pour une Assemblée de rupture (Aar Senegal)» n’a pas fait un appel à l’aide. Elle a mobilisé l’argent en son sein. Constituée de quatre formations, chaque entité a mis 3 millions de francs Cfa sur la table pour constituer la caution de 15 millions déposée hier auprès des services de Cheikh Ahmed Tidiane Bâ.