Procédant, hier, à la présentation de son programme de société, Madické Niang a été on ne peut plus prolifique. Pendant plus de deux tours d’horloge, l’ancien chef de la diplomatie sénégalaise a entretenu sur son programme et fortement égratigné Macky Sall. Il en a profité pour porter la réplique à ses détracteurs.
La coalition Madické 2019 a posé, hier, un autre pas dans sa décision de conquérir le pouvoir dès le mois de février prochain, date de la présidentielle. Hier, Madické Niang a dit aux Sénégalais comment il compte les diriger, si toutefois il venait à être porté à la tête du pays. Un programme de société dénommé «Mesures d’urgence du projet de société : Jamm Ak Kheweul» et à travers lequel le candidat liste 19 points qui, selon lui, s’ils sont appliqués, sont susceptibles de sortir notre pays «des difficultés dans lesquelles il se trouve».
«Président, je vais supprimer le CESE, le HCCT et la CNDT»
Parmi les mesures phares : «réduire sensiblement le coût de la vie», «renégocier les contrats pétroliers et gaziers», «instaurer l’appel à la concurrence pour les fonctions de Directeur général de certains services», «rendre la fonction de Directeur général incompatible avec l’exercice manifeste d’une activité politique partisane», «supprimer le Conseil économique social et environnemental (Cese), le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) et la Commission nationale du dialogue des territoires (Cndt)» ou encore «tirer du budget une dotation spéciale pour chaque collectivité locale…».
Répondant à ses détracteurs, Madické Niang a été catégorique. «Certains sont allés jusqu’à dire ‘’est-ce que ce n’est pas les gens de Benno qui m’auraient filé des parrainages pour me permettre de pouvoir être dans la situation confortable qui est la mienne’’. Je dis à ces personnes qu’ils ne me connaissent pas. Je suis un homme pétri de dignité et de valeurs… je considère que demander à être candidat et accepter les parrainages d’une autre coalition, c’est trahir le peuple sénégalais», a-t-il dit. À ce propos, il révèle qu’il lui faut 2500 parrains pour pouvoir atteindre le quorum des 53.000 parrains fixé par la loi. Alors qu’il dit avoir une réserve de 22.000 parrains.
«Ce n’est pas exact, en 2012 la croissance n’était pas de 1,7% mais de 2,2»
Sur un autre registre, le candidat de la coalition Madické 2019 est longuement revenu sur le discours de nouvel an du président de la République. Madické Niang a sévèrement critiqué et corrigé le «discours-bilan» du chef de l’État. Et aucun domaine n’a échapper au «stylo rouge» de Madické Niang. «Il a parlé de la croissance de 1,7 en 2012. Ce n’est pas exact, en 2012 la croissance était de 2,2%» corrige-t-il.
Toujours dans le domaine économique, il s’insurge contre la dette du Sénégal qui, selon lui, va bientôt dépasser les normes de l’Uemoa. «La croissance est aux mains des étrangers, plus de 50%» se plaint-il, avant d’enchaîner : «la dette est un fardeau pour les générations à venir… la situation économique est très préoccupante».
Passé le volet économique, Madické Niang s’est attaqué à la politique infrastructurelle du Président Macky Sall, en insistant sur le très critiqué Train express régional (Ter). «Le Ter, on l’appelle le Train express régional alors que ça s’arrête à Diamniadio… Avec ces 680 milliards, cet investissement ne se justifie pas», s’indigne-t-il, avant de reconnaitre néanmoins «sa satisfaction sur l’arrêt des délestages».
Bourses sociales : «25.000 francs ne peuvent même pas nourrir un mouton»
Pour l’agriculture, il dénonce les tonnes d’arachide invendues des agriculteurs. Alors que sur les bourses sociales, il considère qu’elles appauvrissent plus qu’elles développent. «25.000 francs ne peuvent même pas nourrir un mouton», raille-t-il à ce propos, disant que «le plus grand problème du régime en place, c’est qu’il oublie qu’on ne peut pas développer ce Sénégal, si on n’a pas l’intelligence de faire dans la création de richesses pour les Sénégalais».
Des ministres régionaux à la place des gouverneurs
Sur les libertés, Madické Niang affirme que «l’instrumentation de la justice est un fait que personne ne peut nier». Ainsi, Il promet de restaurer la justice et de combattre la corruption. Pour ce qui est de la gouvernance, il annonce l’instauration des ministres régionaux à la place des gouverneurs. Ce qui permettra d’éviter «les conseils folkloriques».
Sidy Djimby NDAO
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