Les incidents malheureux devant le Conseil constitutionnel ne resteront pas sans conséquences. Preuve que cette affaire est partie pour accoucher d’un autre feuilleton, la conférence des leaders de l’opposition, qui s’est réunie hier en présence de presque tous, même Hadjibou Soumaré et Ousmane Sonko, dit qu’elle sera très prochainement au Conseil constitutionnel pour prendre langue avec les sept sages du Conseil constitutionnel sur lesdits incidents et pour avoir des explications, parce qu’il s’est passé bien des choses là-bas. L’opposition, qui se solidarise de Malick Gakou, par rapport aux actes qu’il a posés au Conseil constitutionnel, de faire comprendre qu’elle récuse également l’Adie (dont le patron est membre du parti au pouvoir, en sus d’être bras technique du gouvernement) et la Daf, comme observateurs dans le processus de contrôle des parrainages. Au chapitre des décisions issues de cette réunion, l’opposition dit qu’à partir du 20 décembre, la pression sera au maximum, avec un grand rassemblement de soutien à Khalifa Sall.
Ousmane Sonko, Cheikh Hadjibou Soumaré, Abdoul Mbaye, Pape Diop, Aida Mbodji, Pr Amsatou Sidibé, Mamadou Diop Decroix, Mamadou Lamine Diallo, Sheikh Alassane Sène… tous étaient là. Mais pas pour une réunion de plus ! Face aux multiples inconnues et menaces qui pèsent sur une bonne tenue des élections présidentielles de février prochain, l’opposition réunie au sein du Front de résistance nationale a tout simplement décidé de faire cause commune.
Elle va, selon son porte-parole du jour, après ce qui s’est passé au Conseil constitutionnel (Ndlr : les violences exercées sur Gakou), faire le déplacement. D’abord pour prendre langue avec les sept sages sur les incidents. Mais aussi faire comprendre qu’elle ne partage pas du tout le fait que l’Adie et la Daf soient des observateurs qui ont été coptés pour faire le travail de supervision des travaux. Moctar Sourang dit que l’Adie n’est pas à sa place. D’abord, parce que c’est le bras technique de l’Etat. Aussi, sa personne morale, à savoir le Directeur général Cheikh Bakoum, est un militant de l’Apr. « L’opposition donc récuse et l’Adie et la Daf, comme observateurs», a laissé entendre Moctar Sourang.
Autre chose que le coordonnateur du Frn a porté à la connaissance de la presse, après une réunion qui a duré plus de trois heures, c’est que l’opposition n’a toujours pas reçu le fichier électoral. Elle n’a toujours pas connaissance de ce qui se cache à l’intérieur et se battra pour l’avoir.
«Nous voulons des élections apaisées et ça va être le début d’un processus qui va se poursuivre. Ça va être au départ, chaque semaine et ensuite, tous les jours. Nous maintiendrons la pression», fait savoir Moctar Sourang. Pour ajouter : «nous avons décidé de nous engager à partir d’aujourd’hui. Tous les leaders se sont engagés à mener le combat. Désormais, ce sera tous les jours des manifestations. On va sortir dans la rue. On ne se laissera plus faire. Ce que Malick Gakou a fait, c’est un acte de bravoure, il l’a fait pour tout le monde, au nom de tous et le Front dans son intégralité l’a félicité. Et a décidé de se rendre à nouveau au niveau du Conseil constitutionnel pour trois choses : la première, c’est de dénoncer le parti pris. Nous allons de vive voix parler au Conseil constitutionnel sur cette question là. Egalement, de demander le fichier sur la base duquel le contrôle du parrainage va être fait, parce qu’il y a un fichier qui va être remis au Conseil constitutionnel et c’est ce fichier qui va être le fichier définitif et qui servira de base aux élections à venir et en troisième, nous dirons au Conseil constitutionnel que nous récusons carrément l’Adie, démembrement de l’État dont le patron est membre affiché de l’Apr».
Sur les autres actions, précisément, celles qui concerne la journée du 20 décembre qui coïncide avec le procès de Khalifa Sall, Sourang d’indiquer que ce qu’ils ont prévu, c’est de se «rendre massivement au tribunal, le matin. Et l’après-midi d’organiser une grande manifestation» pour Khalifa Sall. Ils vont «tous mobiliser».
Madou MBODJ