Le colonel Abdourahim Kébé n’est pas sorti des mailles de la justice. Après sa procédure d’instruction et sa convocation vendredi dernier à la Section de Recherches, il est à nouveau convoqué par les gendarmes le 26 juillet prochain pour une nouvelle audition. On lui reproche deux choses.
L’Etat du Sénégal ne lâche pas le colonel Abdourahim Kébé. Depuis que ce dernier, rewmiste à l’époque, a posté sur sa page Facebook une demande aux citoyens sénégalais de se redresser et d’apporter une riposte énergique, il est inscrit sur la liste noire du régime qui ne veut même le voir en train de mener une quelconque activité, même citoyenne. Après une procédure d’information ouverte devant le cabinet du Doyen des juges d’instruction, par laquelle il a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire, Abdourahim Kébé a été convoqué et entendu vendredi dernier par les éléments de la Section de Recherches. Son tort, c’est d’avoir participé à la manifestation de la plateforme «Aar Li Nu Bokk». Pour le colonel et ses proches, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un acharnement. Acharnement ou pas, Abdourahim Kébé n’est pas sorti des griffes des éléments de la Section de Recherches. Selon nos informations, il doit y retourner le 26 juillet prochain.
Le doyen des juges n’a rien à voir avec la dernière convocation du colonel Kébé
Lors de son audition devant les gendarmes, la semaine dernière, le colonel a réfuté les accusations qu’on semble vouloir porter sur sa personne. L’audition portait principalement sur la violation de son obligation de réserve, mais également sur la violation des termes de son contrôle judiciaire. L’obligation de réserve lui interdit-il de mener des activités citoyennes ? La mesure de contrôle judiciaire prise par le magistrat instructeur lui interdit-il de mener des activités politiques ou citoyennes ? Selon le colonel Kébé, la réponse est négative. Fait curieux, les gendarmes ont voulu, ainsi, mêler sa participation à une manifestation de «Aar Li Nu Bokk» à la première procédure qui est pendante devant le juge d’instruction. Or si tel est le cas, c’est le juge Samba Sall lui-même qui doit être à l’initiative de son arrestation. Il nous revient que ce n’est pas le Doyen qui a demandé sa convocation.
Abdourahim Kébé toujours pas entendu sur le fond du dossier, après 4 mois d’instruction
Dans les termes de sa mesure de contrôle judiciaire, le magistrat instructeur a interdit au colonel de faire des posts à caractère politique sur sa page Facebook et sur les réseaux sociaux, en général. Participer à une manifestation de la plateforme «Aar Li Nu Bokk» est une activité citoyenne et non politique, puisqu’il y a même des imams apolitiques qui sont des membres actifs. Quoi qu’il en soit, Abdourahim Kébé devra s’expliquer et convaincre les éléments de la Section de Recherches sur ses intentions, le 26 juillet prochain. Inculpé au tout début du mois de mars, par le Doyen des juges d’instruction, il n’est toujours pas entendu sur le fond du dossier, après 4 mois d’instruction. Une bizarrerie dans cette attitude du juge d’instruction qui n’a plus que deux mois pour clôturer cette affaire.
Alassane DRAME