Pour des faits d'offre et de cession de chanvre indien, le procureur a requis l'application de la loi pénale contre Fatou Sall, mère de 9 enfants ainsi que ses deux voisins. Ils ont comparu hier devant la barre des flagrants délits de Dakar et seront fixés sur leur sort le 5 mai prochain.
À la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, comparaissaient,hier, Mouhamed Mbengue, Fatou Sall et Dame Sarr. Tous des voisins demeurant à Yenne, ils sont poursuivis pour des faits d'offre et de cession de drogue. Alors que la gendarmerie de Yenne procédait à une opération de sécurisation, les éléments enquêteurs étaient accompagnés de leurs chiens renifleurs. Les bêtes ont senti l'odeur du chanvre indien depuis la maison des mis en cause avant de conduire les pandores là-bas. Ces derniers ont, après fouille, découvert 2kg de yamba qu'ils ont imputé à l'éleveur Mohamed Mbengue. Pour ce qui est de Fatou Sall et Dame Sarr, ils ont été trouvés détenteur de cornets de chanvre indien.
Placés sous mandat de dépôt, ils ont été jugés hier devant la barre des flagrants délits où chacun a nié avec véhémence pour se tirer d'affaire. Selon Mohamed Mbengue, le jour des faits, les enquêteurs l'ont interpellé et injurié. «Je leur ai dit de ne plus récidiver. N'empêche, ils m’ont conduit à la gendarmerie de Yenne alors que rien n'a été retrouvé chez moi», s'est-il défendu. Très loin de ce que ce prévenu avait dit lors de son interrogatoire préliminaire devant les enquêteurs. Car, Mouhamed Mbengue avait reconnu avoir caché 2kg de chanvre dont une partie dans sa chambre et une autre dans la cage de ses pigeons.
Fatou Sall a servi les mêmes dénégations. Cette prévenue âgée de 37 ans et qui comparait avec son bébé de quelques mois a malheureusement été arrêtée au moment où son mari, Omar Mbaye, a pris la fuite lorsqu'il a senti la présence des agents. «Ils ont demandé après mon mari et je leur ai dit qu'il était absent des lieux. Mais, ils se sont dirigés dans ma salle de bain avec leurs chiens renifleurs où ils ont saisi un sachet dont j'ignore le contenu», a-t-elle indiqué. Et pourtant, à l’enquête de police, elle avait reconnu que les enquêteurs ont trouvé trois cornets de yamba dans sa pochette. Outre cette découverte, cette mère de 9 enfants avait révélé que c’est parce qu'elle n'avait pas de quoi nourrir ses enfants qu’elle vendait de la drogue. D'après toujours ses déclarations, elle avait connaissance des activités illicites dans lesquelles trempait son mari. «Je ne détenais pas une pochette. En plus, je n'ai pas eu des nouvelles de mon mari depuis mon arrestation», martèle-t-elle à ce propos pour se disculper.
Pour sa part, Dame Sarr a confié au juge avoir acquis le cornet de chanvre indien qui a été saisi sur lui auprès d'un certain Nar Fall. Le procureur ayant requis l'application de la loi pénale contre les prévenus, la défense de la dame Fatou Sall, Me Abdou Aziz Ndiaye, a montré son amertume face au comportement du mari de celle-ci. «J'ai aujourd'hui honte des hommes, je le dis et je le répète. Je me demande comment un mari qui a 9 enfants avec une femme peut faire faux bon jusqu'à présent. Il ne s'est jusque-là pas présenté. C'est-à-dire que c'est lui le coupable», a tonné la robe noire qui a souhaité sa relaxe pure. Son confrère Me Baba Diop, sollicitant que les autres mis en cause soient relaxés au bénéfice du doute, a ajouté : «la gendarmerie était laconique sur la caractérisation des faits. La drogue n'a pas été retrouvée par-devers eux, mais dans une maison où ils habitent. Ce dossier n'est pas clair et je sollicite sa relaxe au bénéfice du doute». Délibéré au 5 mai prochain.
Fatou D. DIONE
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