Il faut croire que le recrutement de Guy Marius Sagna et de l’ex-capitaine Touré par le nouveau maire de Dakar Barthélemy Dias ne va jamais être dépassé. A la suite du chef de l’Etat, le ministre des Collectivités territoriales, lors d’un atelier de revue sectorielle de son département, informe aussi que Barthélemy n’est pas dans son bon droit.
Les recrutements de Guy Marius Sagna et de l’ex capitaine de la gendarmerie Seydina Oumar Touré, comme conseillers spéciaux du maire de la ville de Dakar, continuent de faire bouger la République. Après le président de la République, c’est au tour du ministre de tutelle de monter au créneau. Oumar Guèye, lors d’un atelier de partage, revue sectorielle de son département et sans porter de gants, a remis le maire de la ville, Barthélemy Dias à sa place. Le ministre a précisé que «le maire qui veut recruter doit respecter l’organigramme. S'il fait un contrat qui n'est pas conforme à l’organigramme-type, ce contrat ne sera jamais visé par l'Inspection du travail, aucun bulletin de salaire ne pourra être payé. C’est la loi qui veut ça, parce que c’est le percepteur municipal qui paye. Si le bulletin n’est pas conforme alors aucun paiement ne pourra se faire. Si le recrutement n’est pas conforme également à l’organigramme, aucune Inspection du travail ne peut viser ces recrutements».
Le ministre s’est aussi prononcé sur les licenciements notés dans les collectivités territoriales depuis l’élection de nouveaux maires. Des licenciements qu’il fustige. «La fonction publique règle définitivement cette question de licenciement et de recrutement par des maires nouvellement élus. L’emploi est garanti comme dans la fonction publique de l’Etat. Plus d’une quarantaine de décrets ont été signés», promet le ministre qui se veut clair.
Évaluation de l'acte 3 de la décentralisation
Revenant sur l’évaluation de l’acte 3 de la décentralisation, le ministre se dit satisfait de l’état d’évolution du processus. «Nous allons vers la 2e phase de l’acte 3 de la décentralisation. Nous nous réjouissons de l’augmentation des fonds de dotation de la décentralisation, de l’augmentation des fonds d’équipement, la contribution économique locale. Il y a nécessité d’augmenter les compétences au niveau des collectivités territoriales telles que l’agriculture, la pêche, l’élevage, l’hydraulique pour aller vers une décentralisation effective. Cela se fera de façon progressive», reconnait le ministre.
Baye Modou SARR
ENCADRE
ADAMA DIOUF, PRESIDENT DE L’UNION DES ELUS LOCAUX DU SENEGAL
«Ils ont le droit de créer une association mais l’Etat à ses interlocuteurs»
«La libre création d’association est encadrée par la législation sénégalaise. L’article 812 et 814 du code des obligations civiles stipule : qu’aucune association ne sera reconnue si elle a des connotations politiques. Le préalable de l’enregistrement de l’association c’est qu’elle ne soit pas adossée à des visions politiques. L’association est neutre et civile. Les seuls interlocuteurs de l’Etat, c’est l’Association des maires du Sénégal (Ams), l’Association des Départements du Sénégal (Ads) et l’Union des associations des élus locaux du Sénégal(Uaels). Donc, le Reels ne sera pas reconnu par l’Etat et ses démembrements».