Oubliés dans le processus des négociations pour la réouverture des écoles, les ex-enseignants des établissements Yavuz Selim S.A tapent du poing sur la table. En conclave, avant-hier, à la maison des travailleurs Iba Ndiaye Diadji, ils disent commencer à vivre un problème de retard de salaires, à cause de cette affaire. Et souvent, lorsque le gouvernement parle de rouvrir les écoles à la suite d’une décision diplomatique, il ne parle que des enfants, de leurs parents, jamais des enseignants. Alors que la promesse qui leur avait été faite est qu’ils seront transférés dans les écoles, puisque leurs lieux de travail avaient été fermés. Mais jusque-là, rien.
Les ex-enseignants de l’école Yavuz Selim crient leur ras-le-bol. En réunion d’harmonisation à la maison des travailleurs Iba Ndiaye Djadji hier, ils disent craindre devoir attendre la fin de cette affaire pour savoir sur quel pied danser. Selon Amadou Lamine Cissé, qui portait leur parole, beaucoup d’enseignants de l’ex-école souffrent. Ils ont même, pour la première fois de l’histoire, commencé à connaître des retards dans le paiement de leurs salaires. Pour ce mois-ci, informe Amadou Lamine Cissé, ils n’ont à ce jour pas perçu leurs salaires. «Lors de notre rencontre avec le ministre de l’Education, nous avions décidé que l’administration provisoire allait être installée. Les parents d’élèves aussi. Même l’administration».Beaucoup commencent à ressentir les conséquences de la décision de l’Etat de fermer les écoles
Aussi, Amadou Lamine, qui sert à Cascas pour le compte de Yavuz Selim, de dire qu’ils attendent toujours la matérialisation de cet engagement de l’Etat d’installer l’administration provisoire. «Actuellement, beaucoup de nos camarades se posent des questions. Certains ne sont pas venus parce que c’est très difficile pour eux. Nos camarades de Thiès n’attendent que ça. Saint-Louis, Ziguinchor etc. L’Etat doit faire vite et installer l’administration provisoire».
Les salaires du mois de septembre pas encore perçus
L’enseignant révèle que pour ce mois-ci, certains de ses collègues sont dans des difficultés. Ils n’ont pas encore perçu leurs salaires. «Jusqu’à présent, nous n’avons pas été payés. Et ce qui est malheureux, c’est que nous ne savons pas vers qui nous tourner. Nous demandons donc à l’Etat de s’occuper de cette question le plus rapidement possible, parce que ça traîne. L’Etat prend en compte le sort des parents d’élèves et des élèves eux-mêmes mais jamais des enseignants», se désole Amadou Lamine Cissé.
Madou MBODJ