Les opérations de déguerpissement se poursuivent dans la banlieue. Même s’il applaudit, Babacar Mbaye Ngaraf demande que les déguerpis soient relogés immédiatement, au risque d’augmenter le taux de chômage. Il se souvient des promesses non tenues de Aliou Sall en 2015.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit le proverbe. A Guédiawaye, au moment où certains se réjouissent de l’opération de déguerpissement entamée depuis quelques jours par la mairie, d’autres, précisément les déguerpis, impuissants, n’ont que leurs yeux pour pleurer ; surtout qu’i s’agit, en grande partie, de pères de famille qui ne comptaient que sur leurs boulots de mécaniciens, menuisiers ou petits commerçants pour faire vivre leurs progénitures. L’activiste Babacar Mbaye Ngaraf s’associe au désarroi de ces malheureux pères de famille et indexe la mairie. «En 2015-2016, le maire de Guédiawaye avait fait à des déguerpis des promesses fermes de les caser, mais il n’a jamais tenu sa promesse», peste Mbaye Ngaraf. En fait, selon Ngaraf, ces personnes ne devraient pas être déguerpis de leurs commerces et livrés à elles-mêmes. «Je salue cette opération de déguerpissement et j’applaudis même. Mais, je considère qu’on ne doit pas abandonner ces gens-là. On doit les caser, leur trouver un autre endroit où ils peuvent continuer leurs activités. Parce que ceux qui ont été déguerpis il y a un peu plus de trois ans, surtout les enfants qui travaillaient dans ces ateliers, sont actuellement dans la rue, s’ils ne se sont pas reconvertis en charretiers», dénonce le leader de l’alliance Sauver le Sénégal.
Babacar Mbaye Ngaraf se dit soucieux des pères de famille qui risquent de se retrouver sans travail, surtout que la misère sociale a atteint une dimension importante dans la banlieue. «C’est comme leur ôter le morceau de pain qu’ils avaient dans la bouche», se plaint-il.
Par ailleurs, si l’on en croit toujours Mbaye Ngaraf, le déguerpissement est une autre manière pour l’Etat d’augmenter le taux de chômage. «L’Etat avait promis du travail aux jeunes de la banlieue, mais si on déguerpit ces personnes sans les recaser, vous voyez le paradoxe, parce que c’est du chômage qu’il crée».
Alassane DRAME