Alors que les opérations militaires de l’Armée sénégalaise contre les rebelles du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) se poursuivent à la frontière avec la Gambie, Banjul a pris une décision de taille. Les autorités gambiennes ont, en effet, déployé des troupes de la Cedeao près de la frontière sénégalaise. Banjul qui nie toute «arrière-pensée» à travers cette décision, reste peu bavard à propos de ce mouvement de troupes à la frontière.
Janvier 2017, les troupes sénégalaises se sont massées à la frontière gambienne à l'approche de l’ultimatum fixé par la Cedeao à l’ancien Président gambien Yahya Jammeh pour quitter le pays. Jammeh finira par quitter le pays, mais des troupes de la Cedeao sont restées dans le pays pour veiller à la sécurité du nouveau Président Adama Barrow. La semaine dernière, on a appris que ces troupes de la Cedeao ont été conduites à la frontière entre ce pays et le Sénégal.
A Banjul, les autorités gambiennes ont confirmé l’information avec un mais. En effet, le ministère gambien de l'Information a déclaré à la presse que le déploiement des forces de la Cedeao près de la frontière entre la Gambie et le Sénégal n’est en rien une implication de la Gambie dans ces opérations. L’officiel gambien a assuréque la décision prise par Banjul «n'est pas une stratégie pour aider et encourager qui que ce soit au milieu de la guerre opposant l’Armée sénégalaise aux rebelles du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc)».
Banjul a tenu à rassurer ses citoyens qu’il n’est en aucune manière mêlé dans ces tensions. À cet effet, le ministre de la Défense, Sheikh Omar Faye, a déclaré que le gouvernement ne compromettra pas la paix et la sécurité du pays. Cet ancien athlète qui a représenté la Gambie aux Jeux olympiques de 1984 a assuré aux Gambiens la plus haute sécurité alors que la guerre entre les forces sénégalaises et les rebelles du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) s'intensifie.
Rappelons que dans le cadre de l’offensive de l’armée sénégalaise en Casamance, les Jambaars ne relâchent pas la pression sur les rebelles dans le Nord Sindian. Selon un récent bilan des autorités gambiennes, dans le cadre de ces opérations qui se déroulent à la frontière entre le Sénégal et la Gambie, au moins 6000 personnes fuient vers ce pays qui forme une enclave dans le Sénégal.
Depuis 1982 que les rebelles du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) sont engagés dans un conflit de faible intensité qui a fait des centaines de morts. Le Président sénégalais Macky Sall, a fait de la «paix définitive» en Casamance une priorité de son second mandat. Du côté gambien, le Président gambien Adama Barrow a promis de venir en aide aux déplacés et de continuer à jouer son rôle pour le retour de la paix dans cette partie du Sénégal.
Sidy Djimby NDAO