Amadou Khalil Rassoul Badiane, plus connu sous le nom d’Amadou Badiane n’est plus de ce monde. Il est décédé ce samedi et a été inhumé ce dimanche 3 novembre 2019 au cimetière de Pikine, a appris Dakaractu. Le défunt a été un des précurseurs de l’implantation de la culture et de la civilisation de l’Inde au Sénégal.
Ex-animateur de l’émission ‘’échos d’orient’’ sur les ondes de l’Orts devenue Rts, M. Badiane a mis en place les ‘’Amis de l’Inde’’. Une assemblée qui a été la première troupe sénégalaise au sein de laquelle des hommes et des femmes peuvent vivre leur passion pour la culture Hindou. C’est aussi lui qui a introduit dans la grille des programmes deux nouvelles émissions. Il s’agit de ‘’Musique et culture de l’Inde’’ sur la chaîne nationale et ‘’L’Inde, le pays aux mille visages’’ sur la chaîne inter.
C’est d’ailleurs, grâce à ses émissions qui, en son temps, ont connu un succès retentissant dans le Sénégal, à tel enseigne que dans plusieurs localités du pays, des fans ont commencé à s’intéresser à cette culture orientale.
PORTRAIT : Amadou Badiane, ce manitou de la culture hindoue
Symbole de la culture hindoue au Sénégal, Amadou Badiane n’en est pas moins un pèlerin de l’Absolu. L’ambivalence de cet homme affable se mesure à son attachement à deux personnages antagonistes? : les défunts présidents Senghor du Sénégal et Sékou Touré de la Guinée. Nous avons rencontré cet homme de 61 ans, marié et père de deux enfants, qui nous parle ici de sa passion, la culture hindoue. Ça tombe bien? : la star indienne Pallavi Kulkarni, de la célèbre série « ?Vaidehi? », débarque aujourd’hui à Dakar.
Sur la photo, difficile de reconnaître Amadou Badiane en cet homme calme, au boubou jaune, à la voix tremblante et lyrique qui chantait à côté de son ami Muhammad Rafi devant un parterre d’Indiens médusés. Les images datent de 1979. C’était à Bombay. Depuis cette date, le temps a fait bien des ravages. Cet homme imposant, au crâne rasé, à la barbe taillée, à la voix suave et grave, en grand boubou vert et babouches que nous avons rencontré à Pikine, dans la banlieue dakaroise, donne ostensiblement l’image d’un bon viveur. Ce n’est point une fausse image? ! S’il s’identifie beaucoup à la culture hindoue, peut-être jusqu’à l’excès, il n’en reste pas moins un Sénégalais bon teint. « ?Même si je parle le hindi et le bengali et suis un adepte de la cuisine hindoue, notamment le chicabab et le motenvuna, j’adore les plats sénégalais, en particulier le riz au poisson? », précise Amadou Badiane. Son nom symbolise à lui seul la culture hindoue au Sénégal. Comment pouvait-il en être autrement? ? Ses premiers contacts avec le cinéma hindou remontent à l’âge de dix ans. Le film « ?Mangala? », premier long-métrage hindou diffusé au Sénégal, constitue pour lui une sorte de révélation. Les remarquables chorégraphies et la voix d’or de Muhammad Rafi l’ont très vite conquis. Et c’est le début d’une histoire d’amour presque « ?aveugle? », digne de l’époque des romantiques.
Sa passion l’a conduit naturellement en Inde, en 1978, grâce à une bourse d’étude obtenue avec l’appui d’Abdou Diouf, Premier ministre du Sénégal à l’époque. « ?Je lui ai parlé de mon amour pour l’Inde, il m’a compris et m’a mis en rapport avec le ministre de l’Enseignement supérieur et les services de l’ambassade de l’Inde au Sénégal? », se souvient Amadou Badiane. Etudiant à l’Université de Wishua Barati de Calcutta, créée par le grand poète Tagor, il y apprend la musique classique, les chants bengalis, les poèmes de Tagor et l’anglais. Mais c’était surtout l’occasion pour lui de se produire sur scène à côté de son idole, Muhammad Rafi, à Bombay. Une véritable révélation. « ?J’étais le premier Noir à chanter en langue hindi et ça a fait un boom extraordinaire. Le show avait été montré dans toutes les chaînes de télévisions du pays? », se remémore-t-il. Il s’en suivit une popularité extraordinaire et Badiane était invité à se produire partout. Il reste en Inde jusqu’en 1983 avant de rentrer au bercail. Son deuxième séjour à Bombay, en 1985, grâce à une invitation du gouvernement indien, lui a permis de visiter l’Inde profonde, de côtoyer les célébrités de la musique et du cinéma et de participer à des concerts. Bref, c’était la confirmation. Flash back. Cet autodidacte, titulaire seulement du Cepe (l’équivalent du Certificat de fin d’études élémentaires), est passé par bien des étapes avant son séjour indien. Par un coup du sort dont seule l’histoire a le secret, l’ancien ouvrier boulanger entre dans l’armée de 1967 à 1968 et en sort avec le grade de caporal du corps du Génie militaire de Bargny avant de devenir commis d’administration au ministère du Développement industriel en 1969. C’est le début d’une correspondance avec Sékou Touré, le grand révolutionnaire dont il deviendra, quelques années plus tard, le conseiller culturel et ami intime. « ?On échangeait des lettres et il m’envoyait des livres révolutionnaires? », raconte Amadou Badiane. Les discours enflammés et l’éloquence légendaire du grand leader africain à la « ?Voix de la Révolution? » (la radio nationale guinéenne) l’avaient conquis. Mal lui en prit, car cette correspondance avait été interceptée et transmise au président Senghor. Il le convoque. Une enquête est ouverte. En guise de sanction, il est muté à un autre service, précisément la Dsm. Mais cela ne l’empêche pas de continuer à écrire à son ami et héros via l’ambassade de la Guinée à Dakar.
LE CORAN, SA NOUVELLE PASSION
En 1973 Sékou Touré l’invite et le nomme conseiller culturel. Et le voilà en plein dans l’esprit de la révolution. Quand il parle de son ami, sa voix devient grave, son discours passionné, presque emphatique. « ?Sékou Touré n’a pas été compris, ni par les Africains, ni par les Occidentaux. C’était un homme sincère, passionné et audacieux qui avait une vision pour l’Afrique? », confie-t-il. Ayant côtoyé le leader guinéen durant trois ans, Amadou Badiane donne une autre vision de l’histoire. Sékou Touré lui a dit un jour? : « ?Viens mon gros (c’est comme ça qu’il l’appelait affectueusement), les gens pensent que je n’aime pas Senghor. C’est faux. Je l’aime bien. Sur le plan culturel, c’est un homme merveilleux, mais sur le plan idéologique nous sommes totalement différents? ». Pour prouver ce qu’il dit, il ouvre une armoire, lui montre le livre « ?Leuk-le-lièvre? » écrit par Senghor et Abdoulaye Sadji et lui dit qu’il a ordonné à ce qu’il soit enseigné à tous les écoliers guinéens. L’ambiguïté de Badiane s’explique sans doute par son attachement à ces deux antagonismes? : Senghor et Sékou Touré. Le premier est son modèle sur le plan culturel, le second l’a bien marqué sur le plan politique.
L’esprit surchauffé par son contact avec Sékou Touré, un révolutionnaire jusqu’au délire, Badiane décide en 1976 de revenir au Sénégal pour renouer avec sa première passion? : la musique hindoue. Entre 1974 et 1977, il anime des émissions comme « ?L’Inde, pays aux mille visages? » et « ?Musique et culture de l’Inde? » sur Radio Sénégal. Les mélomanes s’en souviennent avec nostalgie. Une sorte de reconversion dans l’art où il espère trouver la vraie quiétude de l’âme. Une quête de l’Absolu car ce qui lui plaît le plus dans la culture hindoue, ou du moins ce qu’il y recherche, c’est la mystique et la tolérance dont Mahatma Gandhi a été le porte-parole le plus éminent. C’est aussi le sentimentalisme et la sensualité. Mais sa sensualité peut se transformer en une tempête car le plus grand « ?hindouphile? » du Sénégal parle avec passion, gesticule, vous attrape par la main, vous lance un tonitruant « ?mon ami? » et vous fixe de son regard perçant. Cet Absolu qu’il a désespérément cherché tour à tour dans la culture hindoue et auprès du révolutionnaire guinéen, Badiane semble l’avoir trouvé aujourd’hui dans le Coran. « ?Depuis huit ans, le Coran est devenu ma passion, ma source d’inspiration et ma lumière. La lecture du Livre saint me procure une sorte d’illumination du cœur et de l’esprit? », s’enflamme-t-il. Seulement, l’Absolu, quoique but ultime de tout homme, d’après Camus, ne s’atteint ni se crée...
Même si son regard sur le cinéma hindou a beaucoup changé, devenant plus rationnel et critique, il en est toujours amoureux. Cet homme de 61 ans, marié, père de deux enfants et nostalgique dans l’âme a du mal à s’accommoder du nouveau septième art hindou. Il dénonce une certaine « ?américanisation? » et regrette les anciens films, plus naturels, plus sentimentaux, selon lui. N’empêche, l’Inde, la plus grande productrice de films au monde avec près de 250 films par an, peut beaucoup apporter au Sénégal sur le plan cinématographique, estime Badiane.
« ?On m’a récemment proposé un poste de conseiller culturel spécial à l’ambassade du Sénégal à New-Delhi. Si cela se concrétise, je compte œuvrer dans ce sens en rapport avec le Conseil indien pour les relations culturelles? », nous révèle-t-il. Lui qui milite depuis longtemps pour la création d’un Centre culturel indien au Sénégal pense avoir largement contribué au rayonnement de la culture hindoue en étant l’initiateur du Prix Mahatma Gandhi inscrit sur les tablettes de l’Unesco depuis 1995. Aujourd’hui, il se bat pour l’association de la culture du monde dravidien au programme du Fesman III prévu en décembre 2010 à Dakar. En attendant, le grand « manitou », comme l’appellent ses plus fidèles compagnons « ?hindouphiles? », s’est reconverti dans la médecine traditionnelle hindoue.
Ex-animateur de l’émission ‘’échos d’orient’’ sur les ondes de l’Orts devenue Rts, M. Badiane a mis en place les ‘’Amis de l’Inde’’. Une assemblée qui a été la première troupe sénégalaise au sein de laquelle des hommes et des femmes peuvent vivre leur passion pour la culture Hindou. C’est aussi lui qui a introduit dans la grille des programmes deux nouvelles émissions. Il s’agit de ‘’Musique et culture de l’Inde’’ sur la chaîne nationale et ‘’L’Inde, le pays aux mille visages’’ sur la chaîne inter.
C’est d’ailleurs, grâce à ses émissions qui, en son temps, ont connu un succès retentissant dans le Sénégal, à tel enseigne que dans plusieurs localités du pays, des fans ont commencé à s’intéresser à cette culture orientale.
PORTRAIT : Amadou Badiane, ce manitou de la culture hindoue
Symbole de la culture hindoue au Sénégal, Amadou Badiane n’en est pas moins un pèlerin de l’Absolu. L’ambivalence de cet homme affable se mesure à son attachement à deux personnages antagonistes? : les défunts présidents Senghor du Sénégal et Sékou Touré de la Guinée. Nous avons rencontré cet homme de 61 ans, marié et père de deux enfants, qui nous parle ici de sa passion, la culture hindoue. Ça tombe bien? : la star indienne Pallavi Kulkarni, de la célèbre série « ?Vaidehi? », débarque aujourd’hui à Dakar.
Sur la photo, difficile de reconnaître Amadou Badiane en cet homme calme, au boubou jaune, à la voix tremblante et lyrique qui chantait à côté de son ami Muhammad Rafi devant un parterre d’Indiens médusés. Les images datent de 1979. C’était à Bombay. Depuis cette date, le temps a fait bien des ravages. Cet homme imposant, au crâne rasé, à la barbe taillée, à la voix suave et grave, en grand boubou vert et babouches que nous avons rencontré à Pikine, dans la banlieue dakaroise, donne ostensiblement l’image d’un bon viveur. Ce n’est point une fausse image? ! S’il s’identifie beaucoup à la culture hindoue, peut-être jusqu’à l’excès, il n’en reste pas moins un Sénégalais bon teint. « ?Même si je parle le hindi et le bengali et suis un adepte de la cuisine hindoue, notamment le chicabab et le motenvuna, j’adore les plats sénégalais, en particulier le riz au poisson? », précise Amadou Badiane. Son nom symbolise à lui seul la culture hindoue au Sénégal. Comment pouvait-il en être autrement? ? Ses premiers contacts avec le cinéma hindou remontent à l’âge de dix ans. Le film « ?Mangala? », premier long-métrage hindou diffusé au Sénégal, constitue pour lui une sorte de révélation. Les remarquables chorégraphies et la voix d’or de Muhammad Rafi l’ont très vite conquis. Et c’est le début d’une histoire d’amour presque « ?aveugle? », digne de l’époque des romantiques.
Sa passion l’a conduit naturellement en Inde, en 1978, grâce à une bourse d’étude obtenue avec l’appui d’Abdou Diouf, Premier ministre du Sénégal à l’époque. « ?Je lui ai parlé de mon amour pour l’Inde, il m’a compris et m’a mis en rapport avec le ministre de l’Enseignement supérieur et les services de l’ambassade de l’Inde au Sénégal? », se souvient Amadou Badiane. Etudiant à l’Université de Wishua Barati de Calcutta, créée par le grand poète Tagor, il y apprend la musique classique, les chants bengalis, les poèmes de Tagor et l’anglais. Mais c’était surtout l’occasion pour lui de se produire sur scène à côté de son idole, Muhammad Rafi, à Bombay. Une véritable révélation. « ?J’étais le premier Noir à chanter en langue hindi et ça a fait un boom extraordinaire. Le show avait été montré dans toutes les chaînes de télévisions du pays? », se remémore-t-il. Il s’en suivit une popularité extraordinaire et Badiane était invité à se produire partout. Il reste en Inde jusqu’en 1983 avant de rentrer au bercail. Son deuxième séjour à Bombay, en 1985, grâce à une invitation du gouvernement indien, lui a permis de visiter l’Inde profonde, de côtoyer les célébrités de la musique et du cinéma et de participer à des concerts. Bref, c’était la confirmation. Flash back. Cet autodidacte, titulaire seulement du Cepe (l’équivalent du Certificat de fin d’études élémentaires), est passé par bien des étapes avant son séjour indien. Par un coup du sort dont seule l’histoire a le secret, l’ancien ouvrier boulanger entre dans l’armée de 1967 à 1968 et en sort avec le grade de caporal du corps du Génie militaire de Bargny avant de devenir commis d’administration au ministère du Développement industriel en 1969. C’est le début d’une correspondance avec Sékou Touré, le grand révolutionnaire dont il deviendra, quelques années plus tard, le conseiller culturel et ami intime. « ?On échangeait des lettres et il m’envoyait des livres révolutionnaires? », raconte Amadou Badiane. Les discours enflammés et l’éloquence légendaire du grand leader africain à la « ?Voix de la Révolution? » (la radio nationale guinéenne) l’avaient conquis. Mal lui en prit, car cette correspondance avait été interceptée et transmise au président Senghor. Il le convoque. Une enquête est ouverte. En guise de sanction, il est muté à un autre service, précisément la Dsm. Mais cela ne l’empêche pas de continuer à écrire à son ami et héros via l’ambassade de la Guinée à Dakar.
LE CORAN, SA NOUVELLE PASSION
En 1973 Sékou Touré l’invite et le nomme conseiller culturel. Et le voilà en plein dans l’esprit de la révolution. Quand il parle de son ami, sa voix devient grave, son discours passionné, presque emphatique. « ?Sékou Touré n’a pas été compris, ni par les Africains, ni par les Occidentaux. C’était un homme sincère, passionné et audacieux qui avait une vision pour l’Afrique? », confie-t-il. Ayant côtoyé le leader guinéen durant trois ans, Amadou Badiane donne une autre vision de l’histoire. Sékou Touré lui a dit un jour? : « ?Viens mon gros (c’est comme ça qu’il l’appelait affectueusement), les gens pensent que je n’aime pas Senghor. C’est faux. Je l’aime bien. Sur le plan culturel, c’est un homme merveilleux, mais sur le plan idéologique nous sommes totalement différents? ». Pour prouver ce qu’il dit, il ouvre une armoire, lui montre le livre « ?Leuk-le-lièvre? » écrit par Senghor et Abdoulaye Sadji et lui dit qu’il a ordonné à ce qu’il soit enseigné à tous les écoliers guinéens. L’ambiguïté de Badiane s’explique sans doute par son attachement à ces deux antagonismes? : Senghor et Sékou Touré. Le premier est son modèle sur le plan culturel, le second l’a bien marqué sur le plan politique.
L’esprit surchauffé par son contact avec Sékou Touré, un révolutionnaire jusqu’au délire, Badiane décide en 1976 de revenir au Sénégal pour renouer avec sa première passion? : la musique hindoue. Entre 1974 et 1977, il anime des émissions comme « ?L’Inde, pays aux mille visages? » et « ?Musique et culture de l’Inde? » sur Radio Sénégal. Les mélomanes s’en souviennent avec nostalgie. Une sorte de reconversion dans l’art où il espère trouver la vraie quiétude de l’âme. Une quête de l’Absolu car ce qui lui plaît le plus dans la culture hindoue, ou du moins ce qu’il y recherche, c’est la mystique et la tolérance dont Mahatma Gandhi a été le porte-parole le plus éminent. C’est aussi le sentimentalisme et la sensualité. Mais sa sensualité peut se transformer en une tempête car le plus grand « ?hindouphile? » du Sénégal parle avec passion, gesticule, vous attrape par la main, vous lance un tonitruant « ?mon ami? » et vous fixe de son regard perçant. Cet Absolu qu’il a désespérément cherché tour à tour dans la culture hindoue et auprès du révolutionnaire guinéen, Badiane semble l’avoir trouvé aujourd’hui dans le Coran. « ?Depuis huit ans, le Coran est devenu ma passion, ma source d’inspiration et ma lumière. La lecture du Livre saint me procure une sorte d’illumination du cœur et de l’esprit? », s’enflamme-t-il. Seulement, l’Absolu, quoique but ultime de tout homme, d’après Camus, ne s’atteint ni se crée...
Même si son regard sur le cinéma hindou a beaucoup changé, devenant plus rationnel et critique, il en est toujours amoureux. Cet homme de 61 ans, marié, père de deux enfants et nostalgique dans l’âme a du mal à s’accommoder du nouveau septième art hindou. Il dénonce une certaine « ?américanisation? » et regrette les anciens films, plus naturels, plus sentimentaux, selon lui. N’empêche, l’Inde, la plus grande productrice de films au monde avec près de 250 films par an, peut beaucoup apporter au Sénégal sur le plan cinématographique, estime Badiane.
« ?On m’a récemment proposé un poste de conseiller culturel spécial à l’ambassade du Sénégal à New-Delhi. Si cela se concrétise, je compte œuvrer dans ce sens en rapport avec le Conseil indien pour les relations culturelles? », nous révèle-t-il. Lui qui milite depuis longtemps pour la création d’un Centre culturel indien au Sénégal pense avoir largement contribué au rayonnement de la culture hindoue en étant l’initiateur du Prix Mahatma Gandhi inscrit sur les tablettes de l’Unesco depuis 1995. Aujourd’hui, il se bat pour l’association de la culture du monde dravidien au programme du Fesman III prévu en décembre 2010 à Dakar. En attendant, le grand « manitou », comme l’appellent ses plus fidèles compagnons « ?hindouphiles? », s’est reconverti dans la médecine traditionnelle hindoue.